Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Le XIXe siècle sanctionne l'émergence d'un rapport radicalement nouveau entre l'écriture et la parole, l'écrivain et l'orateur. Jusqu'à la Révolution,...
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Le XIXe siècle sanctionne l'émergence d'un rapport radicalement nouveau entre l'écriture et la parole, l'écrivain et l'orateur. Jusqu'à la Révolution, la production littéraire au sens large était inséparable des pratiques discursives dont elle constituait le prolongement, l'écho, voire le substitut face aux dispositifs censitaires divers limitant les possibilités d'une prise de parole publique directe et efficace. Or, les mutations socio-culturelles et institutionnelles propres au XIXe siècle, en faisant de la création littéraire une pratique essentiellement médiatisée, font passer la littérature d'un modèle discursif à un modèle textuel, entraînant la construction d'un rapport nouveau entre écriture et éloquence. La reconfiguration des rapports entre l'écrivain et l'orateur déclenche une réaction double et à bien des égards paradoxale. D'un côté, la littérature reste hantée par la nostalgie de l'éloquence, et se pense sur le modèle du discours dont elle revendique les prestiges et les pouvoirs. Mais, inversement, les écrivains tendent à définir la spécificité de leur écriture dans sa prise de distance par rapport à la " parole parlée " et à ses usages sociaux.
À une époque où les sciences humaines en gestation trouvent dans la littérature leur premier espace d'expérimentation et d'expression. comment le texte littéraire contribue-t-il à fonder une sémiotique et une pragmatique des discours constitués et des pratiques sociales de l'éloquence ? Par quels moyens l'œuvre littéraire peut-elle revendiquer une vérité et une légitimité représentative qu'elle dénie aux usages institutionnels de la parole publique ? Comment le texte peut-il à la fois prétendre mener à bien le " démontage impie " des mystifications de l'éloquence, et en réinvestir les fonctions et les pouvoirs ?