Provenant de l'univers du cinéma, où ils ont commencé à travailler comme scénaristes, Dan Chariton et Stacy Weiss ont débuté dans le monde de la bande dessinée avec la série présentée dans ces pages. C'est grâce à John Romita Jr (parti à la recherche de jeunes talents à Hollywood et qui leur sert d'intermédiaire auprès de Joe Quesada, le rédacteur en chef de Marvei à cette époque) qu'ils écrivent ce premier comics.
Quesada soumet alors un extrait de leur travail à Tom Brevoort, le responsable éditorial de Silver Surfer, qui en reste pantois. Il est tout à fait d'accord pour leur confier une nouvelle série consacrée au voyageur de l'espace, qui se distingue des productions "classiques" tout en mettant aussi en scène de grandes rencontres intergalactiques. Brevoort voit le Silver Surfer avant tout comme une créature alien, différente des humains surtout par sa façon de raisonner et de penser.
Et le duo Charito/Weiss est parti de cette idée pour approfondir le sujet : "Notre vision du Surfer est plutôt sombre. Si un alien tout d'argent vêtu surgissait à l'improviste dans votre salon, vous ressentiriez quoi ? Vous auriez peur. Il faut qu'il donne vraiment la frousse. Et si vous étiez un être hyper-évolué, quasi imortel et doté de pouvoirs cosmiques, vous croyez que vous auriez envie de tailler une bavette avec tous les humains que vous rencontrez pour leur expliquer ce que vous faites là ? Non.
Conclusion, le Surfer, c'est pas un bavard. C'est pas qu'il soit méchant ou méprisant. C'est juste qu'il ne sent pas le besoin de se justifie toutes les cinq minutes. Il a d'autres soucis plus importants. Dans la première aventure, ce n'est pas non plus le personnage principal. On le découvre à travers le regard de gens très sympathiques dont l'existence est soudain bouleversée par une touche de sublime et de surnaturel.
Et le mystère grandit. En fait, personne ne sait ce que mijote cet alien d'argent". Lan Medina a dessiné la série Silver Surfer jusqu'à sa conclusion, au numéro 14, le dernier épisode de ce volume. L'arrivée du nouveau président de Marvel , Dan Buckley, a précipité l'arrêt de la série à la fin de la saga imaginée par Chariton et Weiss. La qualité du titre n'était pas en cause mais plutôt sa singularité.
Loin des classiques super-héroïque, il n'entrait pas dans le cadre du projet de Buckley, désireux de recentrer Marvel sur une production plus traditionnelle. Medina a par la suite dessiné, entre autres, Fables pour DC/Vertigo, District X et Punisher.