Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
L'univers de Francisque Poulbot (1879-1946) n'a pas d'âge... C'est celui de l'enfance, de sa candeur, de ses facéties et de ses mots inimitables. Ses...
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L'univers de Francisque Poulbot (1879-1946) n'a pas d'âge... C'est celui de l'enfance, de sa candeur, de ses facéties et de ses mots inimitables. Ses gamins délurés découvrent le monde, la religion et, bien entendu, la sexualité. Et, entre deux " cordons de souliers fumés dans les cabinets " de l'école, leurs dialogues ravageurs en disent long sur leur existence... " A Noël, t'as rien eu ?... Si, un petit frère ". L'œuvre n'est pas si rose qu'on l'imagine, c'est une révolte, un cri d'amour pour ces fils de rien dans le Paris du début du siècle et de la guerre. Observateur attentif des loupiots du petit peuple montmartrois - braillards, débraillés, livrés à eux-mêmes dans les rues de la Butte mais libres avant tout -, Poulbot a tissé avec ses images un vibrant plaidoyer pour les gosses. Les " sales " gosses et tous les autres : qui n'a jamais fait les quatre cents coups leurs jettent la première pierre ! Figure légendaire de Montmartre, l'homme a sans cesse mis sa notoriété au service de son engagement social, sollicitant ses relations et les pouvoirs publics afin d'obtenir des subventions, d'épauler de grandes causes, de créer un dispensaire... Ce sont les multiples facettes de l'œuvre et du personnage que révèle cet album. Alors que la postérité a fait du nom de l'artiste un substantif dont on abuse souvent, on ne sait plus rien aujourd'hui de ce libertaire au grand cœur, père des gosses et d'une imagerie singulière qui a capté comme nulle autre la force onirique du monde de l'enfance.
François Robichon est historien et journaliste. Il est l'auteur de l'album Benjamin Rabier qui a reçu, en 1993, le grand prix du livre d'art de la Société des gens de lettres.