Les statistiques sont formelles 78 % des moins de 25 ans se considèrent comme addicts à leur portable. En d’autres termes cela signifie que (presque) tous les jeunes gens ont toujours leur portable à moins d’un bras de leurs yeux ou de l’oreille droite. Pour ceux qui ne sont pas des natifs du portable c’est impressionnant. Autant dire que pour un ado ne pas avoir de portable est aussi impossible que ne pas s’être roulé de joints en 69 à Woodstock. Les parents se sentent souvent désemparés devant cette “génération de têtes baissées” et nourrissent toutes sortes de fantasmes
à propos de l’usage que les ados feraient de leur portable. L’enquête de Céline Cabourg et Boris Manenti permet de mieux comprendre le rapport que les jeunes entretiennent avec leur cellulaire.
Les deux journalistes examinent en profondeur ce phénomène de société à partir du récit de nombreux ados qu’ils éclairent par l’analyse de spécialistes de cette période de la vie. Les jeunes interrogés se livrent sans censure et l’on découvre qu’un smartphone n’est peut être pas l’objet diabolique qu’on imaginait jusqu’alors. Evidemment Cabourg et Manenti ne nient pas les difficultés qui sont induites par une utilisation excessive des portables : manque de sommeil, tensions familiales, photos compromettantes sur les réseaux sociaux, hyperconsommation de porno. Pourtant le smartphone, si les parents faisaient preuve d’un peu de pédagogie auprès de leurs enfants, ne se réduit pas à un objet nuisible, bien au contraire. Ainsi une enquête de l’OCDE révèlent-elles que les élèves qui jouent seuls de manière modérée à des jeux vidéo auraient de meilleurs résultats que leurs camarades dans certaines matières. Mais mieux encore le portable associé à une connexion wifi relie les adolescents aux monde. Dès lors pourquoi faire le mur? Un accompagnement parental discret et bienveillant - plutôt qu’un flicage poussant le jeune vers des conduites à risques - peut même permettre de développer l’autonomie au sein d’une société où les modes de communication évaluent constamment. Les journalistes reviennent sur les codes qu’utilisent les jeunes à travers l’utilisation de leur cellulaire : la multiplication des likes, l’étendue du réseau de connaissances sur certaines applications comme Twitter ou Snapchat. Autant de manières de partager sa vie pour trouver sa propre définition. Cette même recherche adolescente de la distinction mais avec la multiplication des canaux de communication en plus.
“Portables : la face cachée des ados” possède toutes les qualités d’une excellente enquête journalistique permettant de faire le point sur une réalité trop souvent fantasmée. Une lecture indispensable et éclairante pour les parents.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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Les statistiques sont formelles 78 % des moins de 25 ans se considèrent comme addicts à leur portable. En d’autres termes cela signifie que (presque) tous les jeunes gens ont toujours leur portable à moins d’un bras de leurs yeux ou de l’oreille droite. Pour ceux qui ne sont pas des natifs du portable c’est impressionnant. Autant dire que pour un ado ne pas avoir de portable est aussi impossible que ne pas s’être roulé de joints en 69 à Woodstock. Les parents se sentent souvent désemparés devant cette “génération de têtes baissées” et nourrissent toutes sortes de fantasmes à propos de l’usage que les ados feraient de leur portable. L’enquête de Céline Cabourg et Boris Manenti permet de mieux comprendre le rapport que les jeunes entretiennent avec leur cellulaire.
Les deux journalistes examinent en profondeur ce phénomène de société à partir du récit de nombreux ados qu’ils éclairent par l’analyse de spécialistes de cette période de la vie. Les jeunes interrogés se livrent sans censure et l’on découvre qu’un smartphone n’est peut être pas l’objet diabolique qu’on imaginait jusqu’alors. Evidemment Cabourg et Manenti ne nient pas les difficultés qui sont induites par une utilisation excessive des portables : manque de sommeil, tensions familiales, photos compromettantes sur les réseaux sociaux, hyperconsommation de porno. Pourtant le smartphone, si les parents faisaient preuve d’un peu de pédagogie auprès de leurs enfants, ne se réduit pas à un objet nuisible, bien au contraire. Ainsi une enquête de l’OCDE révèlent-elles que les élèves qui jouent seuls de manière modérée à des jeux vidéo auraient de meilleurs résultats que leurs camarades dans certaines matières. Mais mieux encore le portable associé à une connexion wifi relie les adolescents aux monde. Dès lors pourquoi faire le mur? Un accompagnement parental discret et bienveillant - plutôt qu’un flicage poussant le jeune vers des conduites à risques - peut même permettre de développer l’autonomie au sein d’une société où les modes de communication évaluent constamment. Les journalistes reviennent sur les codes qu’utilisent les jeunes à travers l’utilisation de leur cellulaire : la multiplication des likes, l’étendue du réseau de connaissances sur certaines applications comme Twitter ou Snapchat. Autant de manières de partager sa vie pour trouver sa propre définition. Cette même recherche adolescente de la distinction mais avec la multiplication des canaux de communication en plus.
“Portables : la face cachée des ados” possède toutes les qualités d’une excellente enquête journalistique permettant de faire le point sur une réalité trop souvent fantasmée. Une lecture indispensable et éclairante pour les parents.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)