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1945-1977 : soixante et un poètes haïtiens d'expression française presque tous vivants, travaillant en Haïti ou dans sa diaspora américaine, africaine, européenne : voilà une somme poétique vraiment extraordinaire par son étendue (et encore le choix a-t-il peut-être été trop sévère), susceptible de faire envie à bien d'autres pays francophones, surtout si l'on se souvient qui Haïti compte environ 5 millions d'habitants, pour la majeure partie à vocation agricole.
Le " terminus a quo " a été fixé à l'année 1945 à cause du puissant renouveau culturel qui se manifeste alors en Haïti : prise de conscience de la situation historique des noirs, volonté de décolonisation culturelle, destruction des mythes et des images stéréotypées de l'homme de couleur. Cette révolution a, bien sûr, des antécédents, à partir de la Génération de la Ronde (18981915), de l'Ecole Indigéniste (1927), du Mouvement des Griots (1937), à travers des poètes et des écrivains tels que Jean Price-Mars, Emile Roumer, Clément Magloire-Saint-Aude, Jacques Roumain, Carl Brouard, Roussan Camille.
Mais c'est surtout après 1945 que la littérature d'Haïti devient vraiment elle-même et qu'elle arrive à exprimer dans un plein chant la race et la nation qu'elle représente, sensible certes aux grandes idées et aux grands mouvements qui marquent notre époque, mais toujours ancrée à la terre quisquéyenne.