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A la suite des démarches théoriques de Freud et de Lacan, Itzhak Benyamini tente de défier leur façon de penser, non en la contredisant simplement mais en évoquant le mode dialectique sur lequel fonctionne l'émancipation paulinienne. Selon lui, les Epîtres de Paul créent simultanément deux dimensions de la subjectivité occidentale. Elles fondent une communauté de fils privés de père, destinés à s'émanciper, dans un futur immédiat tant de la dimension de la loi que de celle de la mort qui la domine – qu'il s'agisse de la loi religieuse de la Torah ou de la loi dans son sens impérial.
Paul élabore certes une position universaliste et émancipatrice, mais il s'agit d'un universalisme refermé sur soi. Il offre à tout homme de changer ses rapports avec autrui et avec Dieu, mais son universalisme s'applique à n'accorder son amour qu'à un autre membre de la communauté – ou à quelqu'un qui se propose d'y appartenir. En ce sens, du point de vue de l'auteur, à la suite de Freud et de Lacan, Paul est également le fondateur, dans la culture occidentale, d'une certaine forme d'émancipation coercitive, tel que l'incarneront la révolution jacobine, le communisme et le discours d'amour et d'émancipation du libéralisme, qui se répand en flattant les divers egos à travers le monde.
Il est pratiquement impossible de résister à ce discours, aussi bien chrétien que postchrétien.