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C'est à la fin de 1987 seulement que fut publié en URSS, à la faveur de la perestroïka, ce terrible récit écrit en 196o. Terrible par la nature des événements qu'il relate - la déportation, en 1949, de familles moldaves -, terrible aussi par la simplicité exemplaire avec laquelle il dévoile, en même temps qu'un aspect méconnu de la répression stalinienne, le mécanisme de la peur qui explique le silencieux consentement de toute une société.
Il faut d'ailleurs lire dans La Troisième Mort de Staline, qui paraît simultanément, l'entretien accordé par Guerassimov à Elena Joly, sa traductrice, pour comprendre l'itinéraire et les difficultés d'un écrivain investi par la nécessité de porter témoignage. Reste à dire qu'On frappe à la porte est aussi et d'abord une réussite littéraire d'autant plus accomplie que la violence y naît dans la douceur du regard et le bonheur d'écrire.
Et que dans la mémoire cet aimable récit laisse le souvenir d'une impardonnable tragédie.