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Moi était clown à Naples. Un président ôtant toute dignité à son travail, il se retrouve, exilé volontaire à Paris, à dormir dans un lit en pente. Entre rêves artistiques et difficultés du quotidien, Moi noue un dialogue intérieur avec son père. Les voix surgissent alors - voix off, on, au micro, à l'écran -, échos des tensions entre un père aux mille métiers, fier d'être sorti du prolétariat, et un fils résolu, au risque de la précarité, à faire du théâtre son seul métier.
C'est l'occasion d'interroger son identité d'homme de théâtre, d'homme tout court. Au fil des secrets, des bribes de souvenirs et de bulletins météorologiques, les langues et les récits se mêlent à la musique de Bouddha, un chat qui joue du violon. Les images parlées du père sont le contrepoint des tensions aux racines de l'écriture dramaturgique. Aux confins de l'écriture de soi et du théâtre documentaire, On faisait rire les mouches est un texte de résistance, un éloge de l'art comme art de faire, mêlant nostalgie, amour et colère.
Un refus des injonctions productivistes et du matérialisme ambiant, pour ensevelir ces mondes, libérer le temps, ouvrir l'espace, créer.