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Confrontés à un nombre croissant de demandeurs d'asile, des Etats membres de l'Union européenne ont fait recours à deux volets de mesures pour freiner, voire empêcher leur arrivée : un volet concerne la signature des "accords de réadmission" avec les pays à la périphérie de l'Union ; l'autre vise à déplacer les contrôles de l'immigration du pays d'arrivée au pays de départ par une politique des visas, et en obligeant le personnel des compagnies de transport à assumer le rôle de contrôleur d'immigration sous peine de se voir infliger de lourdes amendes.
Introduite pendant la deuxième moitié des années quatre-vingts en Allemagne, en Belgique, au Danemark et au Royaume-Uni, la pratique de sanctionner les transporteurs lorsqu'ils acheminent des passagers jugés inadmissibles a été reprise par d'autres Etats membres de l'Union. Des quinze Etats membres aujourd'hui, seuls quatre d'entre eux n'ont pas choisi cette voie, à savoir la Finlande, la Suède, l'Irlande et l'Espagne.
Entre-temps, en dépit des belles déclarations, voire des panneaux publicitaires de la Commission des CE, annonçant l'abolition des contrôles aux frontières internes à partir du... 1er janvier 1993, les contrôles aux ports se sont multipliés, surtout de la part du personnel des compagnies de transport afin.d'éviter des amendes. Ce livre est la première tentative de faire un tour d'horizon de l'état des lois et des pratiques en cette matière au sein de l'Union.
il analyse aussi la situation au Canada et aux Etats-Unis, deux pays où les sanctions infligées aux transporteurs sont très sévères. Il a pour ambition de lancer un véritable débat public sur certains aspects du droit d'asile et sur une pratique qui pousse les compagnies de transport à maintenir les contrôles qui auraient dû être supprimés depuis 1993, y compris ceux pour le faciès.