Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Il faut l'admettre : la beauté n'est pas une essence, mais un effet, non pas une cause mais une conséquence. Peut-être, comme ce qui est étrange,...
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Il faut l'admettre : la beauté n'est pas une essence, mais un effet, non pas une cause mais une conséquence. Peut-être, comme ce qui est étrange, se réduit-elle à n'être que la partie visible d'un ensemble plus vaste qui reste dissimulé. Elle plaît par son secret, à la manière d'une énigme, qui paraît bizarre à l'état d'interrogation et ne cesse de
plaire une fois dévoilée. On n'explique donc pas la beauté elle-même, mais le discours impliqué dans des formes qui montrent une signification en même temps qu'elles la voilent. Comme l'azur du ciel ou le bleu de l'eau, la beauté est un effet de la profondeur, c'est-à-dire d'un fond toujours reculé invisible ou inexistant. A l'artiste revient le mérite d'inventer ces formes qui dérangent et qui nous obligent à interroger notre existence une fois de plus, avec lui. Ces formes, Nizam les saisit d'abord à travers des schèmes, éléments fondamentaux mais abstraits, avec lesquels il compose des images, qui en suggèrent d'autres, les multiplient jusqu'à ouvrir en nous le champ du symbolisme où se développent les significations. De la richesse de l'imaginaire dépend la profondeur et par conséquent la beauté de l'œuvre d'art. Si la forme appartient exclusivement à l'artiste, l'imaginaire dont elle est la clef est universelle : c'est par lui que les hommes peuvent communiquer leur profondeur. Interpréter une œuvre revient donc à descendre dans la sensibilité d'autrui pour ouvrir la sienne aux questions fondamentales que l'existence humaine pose à la conscience. Jacques Spica - Septembre 1989