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En 1777, Théodore Augustin Mann (1735-1809) soutenait devant ses pairs de l'Académie de Bruxelles que la terre subissait un réchauffement climatique général et irréversible. Il s'opposait alors à l'opinion dominante qui interprétait les grands hivers du XVIIIÈME siècle comme un signe de refroidissement du globe, et à la théorie de la terre de Buffon. Fondée sur les descriptions des phénomènes atmosphériques laissées par les auteurs anciens et leur comparaison avec le climat du XVIIIe siècle, Mann développa son hypothèse en 1792 dans les Mémoires sur les grandes gelées et leurs effets.
Sans négliger le rôle du facteur anthropique (en particulier l'intensification de l'agriculture, la déforestation et l'assèchement des zones humides) dans le processus, Mann le juge insuffisant pour expliquer le global warming. Partisan d'une conception plutonienne de la formation de la terre, adhérant à l'idée cartésienne d'un feu central, Mann avance que le principe de chaleur, le phlogistique, libéré sans discontinuité par la combustion opérant au coeur du globe, se dégage à la surface de la terre, dont il augmente progressivement la température.
Mann anticipe sur le débat qui agite la communauté scientifique actuelle, que l'on sait partagée entre la causalité attribuée aux activités humaines et la logique propre des causes naturelles.