Maux à dire, mots pour mes dires !

Saisissant à bras le corps un florilège de sujets traités avec une fibre poétique certaine, l'auteur visite et rend compte de cette agréable souffrance, à la base même de sa relation avec sa Muse... sa " Marée ". Dans ses complaintes, ses cris de douleur, ses moments d'extase et de bonheur, ses révoltes et ses " coups de gueule " il décrit, avec parfois, force détails et acuité, et parfois la maladresse du candide, cet anathème qui lui a été jeté en tant qu'être humain... Ses mots, ses prises de position, sont les flux et reflux qui chantent les mouvements cycliques et réguliers de la belle Méditerranée, autour de l'île de Kerkennah, dont l'histoire et la beauté l'avaient nourri du temps où elles lui étaient rapportées par son père, qui en était lui-même originaire... À l'instar d'Adam et Eve qui, pour avoir failli à leur parole, ont été punis à la conscience de leur nudité, Kamel M'Rad examine à la loupe cet " état d'âme " qui ne le quitte jamais. Il raconte le marasme perpétuel qu'il ressent, en ayant conscience de l'étroitesse de l'enveloppe chamelle dans laquelle il est enfermé, et, alors que son corps est constamment soumis aux règles des hommes, aux lois de la physique et aux exigences du quotidien, son âme et son esprit, servis par une muse infatigable, ne connaissent pas de limites, et peuvent, par le seul fait de le vouloir, conquérir, acquérir, asservir et jouir, de ce à quoi ils aspirent : La " poiêsias " beauté ultime et universelle...