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Passionnant
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XVIIIe siècle
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France
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biographie
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Donatien de Sade
Je ne sais pas ce qui m'a pris de vouloir lire ce livre... si je sais en fait, mon admiration pour Gonzague Saint Bris, dont je surveille chaque sortie de livre, qui a l'art de raconter l'Histoire comme un roman, mais bien m'en a prit car, encore une fois la satisfaction est au rendez-vous pour faire la connaissance avec Donatien de SADE dont le nom seul évoque mille choses toutes perverses, et les idées qu'on se fait sur ce personnage dépravé (ouh la la mon Dieu..) mais forcément fausses ou loin de la réalité ou une réalité déformée à cause de sa légende.
Comme toutes les légendes,
la sienne, celle qui est parvenue jusqu'à nous à un fondement brut il faut le reconnaître ; Sade fut un pervers sexuel, dévoreur de sexes, assoiffé de fantasmes illimités qu'il a, et c'est qui a fait sa légende noire (ou plutôt rouge cramoisi) couché sur papier sans retenue ni barrières morales d'aucunes sortes. N'oublions pas le contexte de cet homme, certes porté sur le sexe, qui surtout ayant passé pratiquement 3 décennies en prison, n'a eu que ses fantasmes débridés pour consolation. Il fut aussi un écrivain politicien, observateur éclairé de l'âme et du comportement humain, ses analyses sont stupéfiants, même si, certaines de ses généralités rappelle un peu trop la simplicité Freudienne de mettre tout le monde dans la même culotte. Au-delà de ça, on découvre dans ce livre touchant et émouvant, toujours admirablement et simplement écrit, riche en anecdotes et informations, la vie humaine douloureuse et méconnue d'un homme au final cultivé, intelligent, philosophe, irréligieux, provocateur et courageux, audacieux dans ses multiples évasions, mari et père de famille, libertin aimant sa femme malgré ses nombreuses maîtresses et aventures sans lendemain.
Romancier voué à l'anathème,
"son oeuvre occultée et clandestine pendant tout le XIXe siècle, fut réhabilitée au XXe siècle par J.Jacques Pauvert* qui le sort de la clandestinité en publiant ouvertement ses œuvres sous son nom d'éditeur, malgré la censure officielle dont il triomphe par un procès en appel en 1957. La dernière étape vers la reconnaissance littéraire est sans doute représentée par l’entrée de Sade dans la Bibliothèque de la Pléiade en 1990".
Contemporain de la monarchie sous Louis XV puis de Louis XVI, il vivra, le plus souvent emprisonné, les grandes périodes de la Révolution Française et de l'Empire, échappant de peu à la guillotine, la tête de Robespierre sautant juste avant la sienne. Bien que libéré une fois encore de prison, il finira sa vie, sans sa femme qui cette fois ne l'attendait plus, ce qui l'affectera beaucoup, sous surveillance rapprochée dans un asile.
citation :"Le médecin-chef, en désaccord avec le directeur, estime que la place de Sade n’est pas à l’hôpital mais « dans une maison de sûreté ou un château fort ». La liberté dont il jouit à Charenton est trop grande. Sade n’est pas fou mais rend fou. La société ne peut espérer le soigner, elle doit le soumettre à « la séquestration la plus sévère ». En 1808, le préfet Dubois ordonne son transfert au Fort de Ham. La famille intervient auprès de Fouché qui révoque l’ordre et autorise Sade à demeurer à Charenton. En 1810, Sade a soixante-dix ans. Mais l’auteur de Justine fait toujours peur aux autorités. Le nouveau ministre de l’Intérieur, le comte de Montalivet resserre la surveillance : « considérant que le sieur de Sade est atteint de la plus dangereuse des folies ; que ses communications avec les autres habitués de la maison offrent des dangers incalculables ; que ses écrits ne sont pas moins insensés que ses paroles et sa conduite, (…) il sera placé dans un local entièrement séparé, de manière que toute communication lui soit interdite sous quelque prétexte que ce soit. On aura le plus grand soin de lui interdire tout usage de crayons, d’encre, de plumes et de papier. » Obèse et malade, Sade meurt en 1814 d'un oedeme aigü du poumon probablement d'origine cardiaque".
Une vie triste et une fin triste pour un homme qui dira lui-même à son fils "Je n'ai pas fait le quart de ce que j'ai écrit, et vous n'en fera certainement pas le quart de ce que j'ai fait".
Un beau livre, car toutes les histoires d'hommes sont passionnantes.
SADE, l'ange sordide de la littérature
Je ne sais pas ce qui m'a pris de vouloir lire ce livre... si je sais en fait, mon admiration pour Gonzague Saint Bris, dont je surveille chaque sortie de livre, qui a l'art de raconter l'Histoire comme un roman, mais bien m'en a prit car, encore une fois la satisfaction est au rendez-vous pour faire la connaissance avec Donatien de SADE dont le nom seul évoque mille choses toutes perverses, et les idées qu'on se fait sur ce personnage dépravé (ouh la la mon Dieu..) mais forcément fausses ou loin de la réalité ou une réalité déformée à cause de sa légende.
Comme toutes les légendes, la sienne, celle qui est parvenue jusqu'à nous à un fondement brut il faut le reconnaître ; Sade fut un pervers sexuel, dévoreur de sexes, assoiffé de fantasmes illimités qu'il a, et c'est qui a fait sa légende noire (ou plutôt rouge cramoisi) couché sur papier sans retenue ni barrières morales d'aucunes sortes. N'oublions pas le contexte de cet homme, certes porté sur le sexe, qui surtout ayant passé pratiquement 3 décennies en prison, n'a eu que ses fantasmes débridés pour consolation. Il fut aussi un écrivain politicien, observateur éclairé de l'âme et du comportement humain, ses analyses sont stupéfiants, même si, certaines de ses généralités rappelle un peu trop la simplicité Freudienne de mettre tout le monde dans la même culotte. Au-delà de ça, on découvre dans ce livre touchant et émouvant, toujours admirablement et simplement écrit, riche en anecdotes et informations, la vie humaine douloureuse et méconnue d'un homme au final cultivé, intelligent, philosophe, irréligieux, provocateur et courageux, audacieux dans ses multiples évasions, mari et père de famille, libertin aimant sa femme malgré ses nombreuses maîtresses et aventures sans lendemain.
Romancier voué à l'anathème,
"son oeuvre occultée et clandestine pendant tout le XIXe siècle, fut réhabilitée au XXe siècle par J.Jacques Pauvert* qui le sort de la clandestinité en publiant ouvertement ses œuvres sous son nom d'éditeur, malgré la censure officielle dont il triomphe par un procès en appel en 1957. La dernière étape vers la reconnaissance littéraire est sans doute représentée par l’entrée de Sade dans la Bibliothèque de la Pléiade en 1990".
Contemporain de la monarchie sous Louis XV puis de Louis XVI, il vivra, le plus souvent emprisonné, les grandes périodes de la Révolution Française et de l'Empire, échappant de peu à la guillotine, la tête de Robespierre sautant juste avant la sienne. Bien que libéré une fois encore de prison, il finira sa vie, sans sa femme qui cette fois ne l'attendait plus, ce qui l'affectera beaucoup, sous surveillance rapprochée dans un asile.
citation :"Le médecin-chef, en désaccord avec le directeur, estime que la place de Sade n’est pas à l’hôpital mais « dans une maison de sûreté ou un château fort ». La liberté dont il jouit à Charenton est trop grande. Sade n’est pas fou mais rend fou. La société ne peut espérer le soigner, elle doit le soumettre à « la séquestration la plus sévère ». En 1808, le préfet Dubois ordonne son transfert au Fort de Ham. La famille intervient auprès de Fouché qui révoque l’ordre et autorise Sade à demeurer à Charenton. En 1810, Sade a soixante-dix ans. Mais l’auteur de Justine fait toujours peur aux autorités. Le nouveau ministre de l’Intérieur, le comte de Montalivet resserre la surveillance : « considérant que le sieur de Sade est atteint de la plus dangereuse des folies ; que ses communications avec les autres habitués de la maison offrent des dangers incalculables ; que ses écrits ne sont pas moins insensés que ses paroles et sa conduite, (…) il sera placé dans un local entièrement séparé, de manière que toute communication lui soit interdite sous quelque prétexte que ce soit. On aura le plus grand soin de lui interdire tout usage de crayons, d’encre, de plumes et de papier. » Obèse et malade, Sade meurt en 1814 d'un oedeme aigü du poumon probablement d'origine cardiaque".
Une vie triste et une fin triste pour un homme qui dira lui-même à son fils "Je n'ai pas fait le quart de ce que j'ai écrit, et vous n'en fera certainement pas le quart de ce que j'ai fait".
Un beau livre, car toutes les histoires d'hommes sont passionnantes.