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Je voudrais, en étudiant de près le début de la Recherche du temps perdu, tenter de saisir pourquoi cette longue phrase complexe qui se plait à nous égarer dans les dédales de "l'inexprimable" nous entraîne dans un univers qui ne nous paraît pas étranger, même si l'auteur affirme que les "beaux livres sont écrits dans une sorte de langue étrangère". L'analyse des temps utilisés, notamment, permet de pénétrer plus finement le mouvement de l'esprit que Proust décrit par le menu au seuil de la Recherche.
J'aimerais, grâce à une étude précise de ces premiers paragraphes, m'employer à la caractériser. On comprendra ainsi pour quelle raison cette oeuvre, dès ses premières lignes, nous saisit, car elle nous semble aussitôt accueillante et douillette. Nous nous sentons, dès les premiers mots, en domaine familier. Ce "Je" qui ouvre le premier volume ne nous éloigne pas par une sorte de fermeture égocentrique, mais au contraire ouvre à un instant transmis et partagé.