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Le monde d'Angela Gentile est un monde antique difficile à repérer : son Etrurie et sa Constantinople des livres antérieurs ou sa Madras des poèmes que j'essaie maintenant de commenter, ne sont pas les territoires des cartes ou des histoires. L'ancien se renouvelle dans le présent, ce n'est pas la seule archéologie ni les reliques : c'est la parole qui doit opérer le miracle. La voix d'Angela Gentile est une voix étrange : la voix de sa personne et sa voix de poète.
Il y a chez Angela Gentile une nécessité de nommer, comme d'ailleurs chez tout poète, bien que les mots traversés de lumière deviennent peu nombreux, que les poèmes soient remplis de silences, de choses non explicites, à peine suggérées. Angela Gentile écrit avec la liberté de celui qui sait que la transcendance de chaque mot n'est pas mise en jeu ; que si, un jour la renommée s'assoit à sa droite, ou la Beauté sur ses genoux, à l'instar de Rimbaud, ce ne sera qu'un pur hasard.
Guillermo Eduardo Pilía, Académie hispano-américaine des bonnes lettres - Madrid.