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Paris, le 26 juin 1908. Se tient le Congrès des droits civils et du suffrage des femmes. Une conférencière, Héra Mirtel, intervient en tant que directrice du journal l'Entente, sur le thème des carrières accessibles aux femmes. Une intervention étonnante de modernité. Parisienne à cette date, elle appartient à une célèbre famille lyonnaise, les Grouès. Durant sa vie, de 1868 à 1931, elle fut Marie Louise Victoire Grouès pour sa famille ; Louise Jacques, du nom de son premier mari ; Héra Mirtel, femme de lettres et féministe engagée dans le Paris de la Belle Epoque ; Louise Weissmann-Bessarabo, du nom de son second mari.
En 1920, elle devint aux yeux du monde, La Bessarabo, la meurtrière. Pendant deux ans j'ai suivi sa trace, pour comprendre cette vie, d'ombre et de lumière, ce long cheminement vers le désastre, pour lever le silence dans lequel on l'enferma dés sa mort en 1931, pour retrouver ses écrits dispersés, ignorés. Je découvris une vie faite de projets et de chimères, d'enthousiasme et de désespoirs, d'humilité et d'orgueil, de solitude sans partage, sur fond de machisme, de féminisme, de revendications sociales.
Dans un bouillonnement d'idées avant-gardistes. Dans un climat de guerre annoncée et minimisée, de colonialisme affirmé, de scandales politiques. A une époque que l'on disait Belle.