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Né à Venise vers 1480, Lorenzo Lotto appartient à la même génération de peintres que Giorgione et Titien. Mais sa carrière se développa essentiellement hors de Venise, où il ne vécut que fort peu de temps, tout en revendiquant fièrement son origine. Mentionné pour la première fois comme maître en 1503, il subit d'abord l'influence d'Alvise Vivarini mais aussi celle des maîtres allemands, notamment Dürer.
Cependant, très vite, il afficha son indépendance par rapport à toute norme établie. Sa carrière se déroula principalement dans trois régions : la Vénétie, Bergame et les Marches, ce qui lui permit d'acquérir une vaste expérience de différentes cultures picturales. Il aborda tous les genres : fresques, tableaux religieux, portraits et même cartons pour des marqueteries. A chaque fois, son tempérament indépendant et original lui permit de trouver des solutions raffinées ou plus populaires, anecdotiques ou psychologiques, mais toujours avec une grande science de la couleur.
Par ailleurs, Lotto avait un caractère inquiet et tourmenté expliquant peut-être partiellement sa carrière itinérante, qui l'a sans doute privé d'une reconnaissance à la hauteur de son talent.
Après sa mort en 1556, à la Santa Casa de Lorette où il s'était retiré comme oblat, le nom de Lotto tomba dans l'oubli. L'étude pionnière de Bernard Berenson en 1895 attira à nouveau l'attention sur cette œuvre si étrange et attachante de la Renaissance tardive.
Dans cet ouvrage exhaustif, Peter Humfrey fait appel à l'important corpus d'œuvres subsistantes de Lotto, mais aussi à la documentation du XVIe siècle relative à la vie de l'artiste, notamment ses lettres, son Livre de comptes les années 1538 à 1556 et son testament.