Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
La publication des Lettres neuchâteloises, en 1784, fit scandale. Voilà un petit chef-d'œuvre qui entrelace subtilement un roman d'amour de la bonne...
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La publication des Lettres neuchâteloises, en 1784, fit scandale. Voilà un petit chef-d'œuvre qui entrelace subtilement un roman d'amour de la bonne société et les mésaventures d'une fille du peuple venue se brûler à la vieille, qui fait voisiner la langue de l'élite avec un parler régional, et dont l'auteur est une étrangère, une Hollandaise de haut lignage mariée à un Suisse, douée d'un caractère indépendant et d'une verve caustique. On fut révolté de voir dépeindre sous la plume du héros, un Allemand, la minuscule société mondaine de la ville, avec sa médiocrité intellectuelle et ses petites mesquineries. Le choix antiromanesque des personnages, pris dans les classes inférieures et dans le monde du travail, fit aussitôt condamner cette littérature comme décadente. C'est qu'Isabelle de Charrière opérait une petite révolution littéraire, qui prend aujourd'hui toute sa signification. A la différence de ses illustres contemporains, Prévost, Rousseau, Laclos ou Restif, elle concevait le roman comme une chronique spirituelle de la vie quotidienne, qui se moque des conventions littéraires et tire d'un matériau ordinaire toute la beauté et la signification de l'œuvre d'art. D'Isabelle de Charrière (1740-1805), les Editions de La Différence publieront Ecrire en Liberté - Correspondance de Belle de Zuylen et de Constant d'Hermenches.