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En 1962, un homme politique français de quarante-six ans rencontre à Hossegor, chez ses parents, une jeune fille de dix-neuf ans. La première lettre qu'il lui adresse le 19 octobre 1962 sera suivie de mille deux cent dix-sept autres qui se déploieront, sans jamais perdre de leur intensité, jusqu'en 1995, à la veille de sa mort. Les lettres de celui qui fut deux fois président de la République nous dévoilent des aspects totalement inconnus d'un homme profondément secret que chacun croyait connaître.
Deux lettres, parmi des centaines, témoignent de la constance de cet amour. 15 novembre 1964 : "Je bénis, ma bien-aimée, ton visage où j'essaie de lire ce que sera ma vie. Je t'ai rencontrée et j'ai tout de suite deviné que j'allais partir pour un grand voyage. Là où je vais je sais au moins que tu seras toujours. Je bénis ce visage, ma lumière. Il n'y aura plus jamais de nuit absolue pour moi.
La solitude de la mort sera moins solitude. Anne, mon amour". Et la correspondance prend fin le 22 septembre 1995 : "Tu m'as toujours apporté plus. Tu as été ma chance de vie. Comment ne pas t'aimer davantage ?".
Passion cachée
En cette triste époque du règne des réseaux sociaux, il est toujours bon de se souvenir de la chaleur des mots de l'amour, des lettres manuscrites, de l'attente fébrile, du temps où on prenait le temps. Des lettres d'amour comme nous n'en lirons probablement plus. Amour caché, utopique, officieux. Le seul peut-être, capable d'éveiller l'envie, le désir brûlant, les envolées littéraires. L'officiel, finalement, n'est que platitude du quotidien. Laissons place au merveilleux, vivons littérairement l'amour, le vrai, l'inespéré, le caché.
Un vrai bonheur!