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Avant de lire cette chronique, je vous préviens de suite, je ne vais sûrement pas être impartiale. J’ai eu un coup de cœur pour Un bûcher sous la neige et j’attendais impatiemment un nouveau roman de Susan Fletcher.
D’emblée, je suis aux anges car le récit commence avec un mythe, celui de l’homme poisson qui redonne espoir aux désespérés.
L’histoire se passe sur l’île de Parla. Là où des bottes en plastique de couleur, dépareillées attendent sur les pieux de la clôture. Rythmé avec le faisceau de la lumière du phare, les descendants de Bundy et les Lovegrove vivent
de l’élevage des moutons, de la pêche aux homards ou du tourisme. De la mer, "nous ne connaissons que l’écume", les coquillages, le bois flotté et les algues qui restent sur la grève après la marée. Le reste est mystérieux et laisse la place aux légendes du livre d’Abigail, Folklore et mythe.
Pour oublier la cruelle réalité d’un homme violent ou la disparition d’êtres chers, les maris content des légendes aux femmes, le frère aîné invente des histoires au plus jeune. Tous préfèrent le rêve à la dure réalité. L’île fut pendant quatre ans sous le poids de la disparition de Tom, fils, mari et frère. Aussi, lorsqu’un inconnu s’échoue sur la plage de Sye, la légende devient espoir. Cet homme providentiel et amnésique procure un mois de vie, d’espoir et d’enchantement à ceux qui n’attendaient qu’un signe de la mer.
" Qu’est-ce qui fait une bonne histoire…il faut qu’il y ait du bonheur- des gens qui le trouvent. Il faut un paysage qui nourrisse l’esprit, et soit si parlant qu’on ait l’impression d’y être. Il faut de l’amour. Peut-être un peu de tristesse. Et il faut voyage, d’une façon ou d’une autre."
Susan Fletcher a vraiment réussi une très bonne histoire qui vous laissera un goût de sel sur les lèvres, une blessure au coeur face aux sentiments de culpabilité ou de deuil mais un éclat d’espoir et une sensation d’enchantement.
Elle nous donne à connaître chaque personnage en initiant des "il était une fois". Tous ont une histoire touchante. Et l’on vit ce mois de changement avec l’homme-poisson qui peut-être repartira à la prochaine grande marée.
On pourra reprocher un trop grand enchantement. La nature est belle, les hommes sont affables, les femmes sont belles et douces. Et, même si quelques uns ont des petits défauts, ils finissent par se libérer.
Mais parfois les belles histoires font du bien.
" Je sais ceci : le chagrin n’a pas de sens. Aucun modèle, aucune forme, aucune texture, et aucun livre ni aucune histoire ne peut diminuer la douleur de perdre un être que l’on a aimé et que l’on aimera toujours. Il n’y a pas de règle avec le deuil."
deuil, légende, île
J'avais adoré "Un bûcher sous la neige", et je me faisais une joie de retrouver la prose poétique et un brin mystérieuse de l'auteure.
Est-ce parce que ce n'était pas l'Ecosse ; est-ce parce que l'histoire est actuelle ; est-ce parce que l'auteure place d'entrée de jeu son histoire dans l'univers de la légende.... Le fait est que je n'ai pas, cette fois-ci, adhéré à l'histoire.
Et puis le rythme des phrases, aussi, trop haché. La narration qui revient sur elle-même, s'enroulant tel un Homme-poisson plongeant dans le ressac.
Certes, on sent les embruns et l'air du large, mais la communauté est trop triste, trop recluse et tournée vers elle-même.
Bref, j'ai survolé cette histoire sans vraiment y croire.
L'image que je retiendrai :
Celle de la légende de l'homme-poisson qui apporte espoir et enchantement.