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L'auteur offre une synthèse théorique sur les problèmes des petites économies insulaires ainsi qu'une analyse historique et empirique des résultats très variables obtenus par des stratégies de développement très différentes adoptées de par le monde dans ces économies. Le cas spécifique des Dom-Tom et des îles du Pacifique est évoqué en détail. L'apport théorique essentiel est celui de l'analyse des économies de rente insulaires, qui ne concerne pas seulement les Dom-Tom, mais aussi beaucoup d'îles dont l'importance stratégique est devenue une forme d'atout dans l'échange international "non marchand" qui s'instaure entre elles et leurs généreux protecteurs, désireux de préserver des chaînes de relais logistiques, des bases militaires ou d'expérimentation nucléaire ou balistique, ou encore des "vitrines-culturelles" en des endroits du globe très éloignés de leurs bases géographiques.
En ce sens, l'ouvragé jette un pont entre la théorie économique de l'échange international et l'analyse des problèmes géostratégiques mondiaux. H aborde également les relations complexes entre le développement économique, les migrations et le changement culturel et social des petites îles, notamment dans le contexte océanien. Pour cela, l'auteur tente de relier les méthodes rigoureuses de l'économie du bien-être et les observations de l'anthropologie qui remettent en cause beaucoup d'hypothèses relatives à "l'homo economicus occidentalis" de la théorie néoclassique.
A la lumière de cette analyse, on peut sans doute mieux comprendre les contradictions apparentes de nos sociétés développées "de consommation", où l'accroissement du bien-être matériel n'est pas plus synonyme d'accroissement du "bonheur national brut" que dans les petites économies insulaires de l'Océanie, des Caraïbes ou de l'océan Indien.