D'où vient la vie, d'où vient notre univers ? Et nous
mêmes, d'où venons-nous ? À ces questions lancinantes,
les hommes ont d'abord forgé des réponses faisant
intervenir des entités immatérielles, des mythes ancrés
dans l'intuition et la révélation. Or, le succès de ces spiritualités ne fut pas sans rapport avec l'établissement
de pouvoirs politiques contrôlant étroitement les esprits.
Toutefois, au fil des siècles, une autre compréhension du
monde s'est lentement constituée, grâce à l'analyse rationnelle des faits observables et au débat argumenté,
enfin par la reproduction des expériences. Cette autre approche postule que tout phénomène naturel est
interprétable exclusivement en termes de matière. L'assentiment est alors fondé non pas sur la foi et la
docilité, mais au contraire sur le doute, l'économie d'hypothèses, la vérification ou la réfutation par autrui. De ce fait, l'émergence de la science, matérialiste en postulats et en méthodes, apparaît comme une émancipation de l'intellect et un gain de liberté pour tous. Cependant, nombreuses sont aujourd'hui les tentatives de ramener la science vers le spirituel, du fait d'intention
prosélytes ou mercantiles. Pour avertir le public qu'il s'agit là d'une véritable régression de nos moyens de comprendre le monde, il ne suffit pas de rappeler que la
science est matérialiste par définition. Il faut expliquer les
multiples facettes, en sciences et en philosophie, du
propos matérialiste, si souvent méconnu ou décrié. Ceci constitue la première partie du présent livre. Nous examinons ensuite les prétentions actuelles de religions et des spiritualités de toutes sortes à annexer la science, et réfutons ces impostures, dans la droite ligne de l'ouvrage Intrusions spiritualistes et impostures intellectuelles en sciences (J. Dubessy et G. Lecointre, dir., 2001, Syllepse).