Un manuscrit, dont les quatre parties chronologiques sont dispersées dans diverses bibliothèques, porte le titre de " Cancans de l'Opéra ou le journal d'une habilleuse ". Ce texte, couvrant la période 1836-1848, connu de quelques rares spécialistes, n'avait jamais été étudié de manière systématique. Il représente pourtant une mine de renseignements sur la vie de l'Opéra dans les années romantiques, celles de l'apogée de la salle Le Peletier. Au prix d'une véritable enquête policière, Jean-Louis Tamvaco, dans cette première édition critique, nous donne les clés pour comprendre ce monde que le recul du temps rendait souvent indéchiffrable. " Dans cette Babylone, se côtoyaient [...] employés du théâtre, abonnés, artistes du chant et de la danse, membres de l'orchestre, compositeurs et gens de lettres, politiciens, femmes du monde et femmes entretenues, parvenus et lions de tout poil, membres de la noblesse et de la bourgeoisie, ouvriers et garçons de théâtre... ". Les manuscrits (dans le volume 1), les chronologies théâtrales et les notices biographiques (dans le volume 2) nous proposent une véritable immersion dans la vie culturelle et sociale de la Monarchie de Juillet. Par-delà ce foisonnement, nous est aussi, et enfin, révélé le nom de l'" habilleuse " : Louis Gentil, contrôleur du
matériel de l'Opéra. Celui-ci, après un anonymat de 150 ans, nous donne, accompagné de Jean-Louis Tamvaco, un témoignage exceptionnel.