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On examine ici les paradoxes exprimés par le voisinage d'un titre poétique, Le Rouge et le Noir, avec deux sous-titres renvoyant à l'histoire contemporaine, Chronique du XIXe siècle et même Chronique de 1830. Le premier n'a certainement pas délivré encore tous ses mystères, tandis que les seconds semblent limpides, et leur coexistence intrigue. On développe l'hypothèse que Stendhal, en faisant coïncider le temps du récit avec celui de son écriture, se consacre aux conditions de possibilité même du roman lorsqu'il tend au lecteur cet étrange miroir qui, suivant la manière dont il l'oriente, tantôt "reflète l'azur des cieux, tantôt la fange des bourbiers de la route".
Tandis que la chronique se déroule dans la boue du temps historique, Le Rouge et le Noir, réalisation d'un éternel présent de l'écriture, s'en extrait Stendhal évolue librement parmi les êtres de sa création, les fait agir et penser à mesure, sans autre justification que le rêve héroïque si mal accordé à l'esprit du temps qu'il réalise avec eux.