Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Il n'est pas d'approche neutre du racisme. Les analyses psychologiques qu'en ont inspiré, dans les années 50, la mauvaise conscience occidentale et...
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Il n'est pas d'approche neutre du racisme. Les analyses psychologiques qu'en ont inspiré, dans les années 50, la mauvaise conscience occidentale et les guerres de libération nationale furent souvent guidées par l'idéal moral ou l'engagement politique. C'est d'une place de maître ou d'esclave qu'on tient un discours sur la différence. Loin de vouloir échapper au dilemme, Octave Mannoni montre, par la voie de la psychanalyse, comment les images que le colonisateur s'est fabriquées par avance du colonisé, nient celui-ci : " Le Nègre, c'est la peur que le Blanc a de lui-même. " En effet, où est l'Autre dans cette image de soi qui fomente une phobie sans colmater la haine ? Octave Mannoni veut moins pour fendre le mal qu'analyser le mécanisme de dépendance unissant le colonisé au colon par l'écran imaginaire que chacun a dressé entre lui et l'autre, par la place symbolique où le premier installe le second, si sa culture l'y incite. C'est pourquoi la perspective anthropologique est ici essentielle, autant que les circonstances qui motivèrent cette réflexion : les " événements de 1947 " qui, à Madagascar, annonçaient un processus de libération politique.
Après coup, Octave Mannoni le reconnaît implicitement : on ne saurait lutter contre le racisme avec de bonnes intentions. Et les croisades invoquant les fétiches sacrés des droits de l'homme, de la démocratie, de l'universalisme ou du pouvoir de la raison pourraient bien masquer la culpabilité occidentale comme son désir d'avoir le dernier mot. C'est une décolonisation de soi-même qui s'impose, toujours à recommencer. Face à la recrudescense actuelle du racisme, on mesure la portée de cette exigence.
Sommaire
LA DEPENDANCE
Dépendance et infériorité
Le culte des morts et la famille
La menace d'abandon
Les rêves et le besoin de protection
L'INFERIORITE
Crusoé et Prospero
La situation coloniale et le racisme
DEPENDANCE PSYCHOLOGIQUE ET INDEPENDANCE POLITIQUE