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Au premier abord, Le raboteur de nuages de Gilles de Obaldia apparaît comme une fable, ou présente tout au moins une tonalité proche, mais sa matière vive n'est autre que l'auteur lui-même qui se démultiplie et se projette dans une succession d'images et de lumières singulières. Ce dernier révèle un champ poétique où le désir et l'esprit prennent possession de la réalité et la transforment en un jardin d'Eden croyable.
On est à deux pas d'adhérer à cette vision qui ne relève pas de l'auto-conviction mais de soubresauts de magie. Pour donner à voir au-delà, Gilles de Obaldia a patiemment affûté l'approche de son environnement à travers les nuages et une pulsion ré-enchantée de l'enfance (J'habite au 7 rue des Nuages). Il est alors étrange et salutaire de se laisser happer par cette légèreté et cette tendresse si peu communes dans notre univers sceptique, glacé ou utilitaire.
C'est un appel à la pratique du rêve, de l'intériorité sublimée, avec de l'humour en embuscade. Le raboteur de nuages est un très bel exercice de respiration profonde et d'aspiration vers l'ailleurs qui nous entoure. Michel Cassir