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Si nous craignons de dire des sottises, évitons de disserter sur Dieu et rabattons-nous sur le Diable, qui a l'avantage d'être beaucoup plus à notre portée. Nous le sentons confusément grouiller en nous, alors qu'une distance infinie nous sépare de l'Etre des êtres, synthèse abstraite de toutes les perfections imaginables. Devant la majesté divine qui nous accable, nous restons muets ou balbutiants ; en essayant de nous exprimer à son sujet, nous risquons fort de blasphémer.
Taisons-nous donc, car c'est assurément en cette matière que le silence est d'or. Puissions-nous contribuer à faire apprécier le Diable à sa juste valeur. Ce n'est qu'un symbole, que l'infirmité humaine a tort d'objectiver en personnage réel sinistre ou bouffon. Mais à quelle conception raisonnable correspond, le symbole du Diable ? Qu'y a-t-il de symbolisé sous l'image grossière ? La réponse doit se chercher en nous, car le problème est essentiellement psychologique.
Le Diable est la personnification de notre instinctivité. L'enseignement traditionnel de la Sainte Eglise n'a rien d'absurde en soi, mais son ésotérisme n'est pas à la portée des vulgum pecus des fidèles. Tâchons de nous initier, afin de rendre justice aux sages dont la pensée profonde n'a pu nous parvenir que sous le voile des allégories et de symboles. Approfondissons et cherchons ce que symbolisent dieux, diables, anges esprits, génies, etc.
Il y a là matière à fécondes réflexions.