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Le Musée national de Beyrouth se situe sut la ligne de démarcation qui fur la frontière visible entre Beyrouth-Est et Beyrouth-Ouest tout au long de la guerre civile, laquelle dura quinze ans. Diane Mazloum est une romancière qui aime l'imagination et le passé récent. Elle n'aurait sans doute pas dû se frotter à la matière historique, sédimentée, confetti d'empires disparus, qui veille sous les murs et s'agrippe aux cryptes du seul musée qui fait office de mémoire au Liban.
Musée d'une nation ou de l'absence d'une nation ? L'auteure se rend compte, dans cet émouvant récit griffé de vérités, que de Rome à Beyrouth, c'est le passé qui fait le présent, c'est l'ombre des morts qui recouvre l'existence des vivants et l'illumine. "Le Liban est celui à qui l'avenir arrive le premier", écrit Dominique Eddé. Cette nuit au musée sera peut-élue le livre que la romancière ne voulait pas écrire sur la fin de nos civilisations.
Mais qui s'est imposé à elle.
Une nuit au musée comme un grand cri d'Amour !
Cher Vous,
Lorsqu'il est proposé à Diane Mazloum de passer une nuit dans un musée, il lui est naturel de choisir le Musée national de Beyrouth.... parce que le Liban est son pays, bien qu'elle soit née à Paris et élevée à Rome... parce que ses parents, qui se sont exilés dans les années 70, ont cultivés et transmis la nostalgie d'un Liban libre et flamboyant.
"Il n'y a pas un jour à Rome où le Liban n'a pas été présente par son absence."
Diane Mazloum, en acceptant cette expérience, pense pouvoir (re)traverser l'histoire du Liban, peut-être de la réappropriée aussi... Mais, doucement, au fil des heures, et de la nostalgie de son histoire familiale qui ressurgit brutalement, c'est surtout la constatation d'un immense gâchis qui la surprend.
Ainsi, au fil des pages, petit à petit, l'auteur revisite l'histoire contemporaine de ce pays qui est le sien bien qu'elle l'ai peu habité. Et c'est alors le constat qu'elle se redécouvre elle, dans tous les liens qu'elle a tissé avec son pays d'origine, de toute l'image idéalisée qu'elle a construit pour, petit à petit, laisser monter une colère sourde quant à ce qu'est devenu "son" Liban trop longtemps martyrisé par la guerre civile et la corruption.
Mais même si le constat est un peu amer, l'écriture fine, poétique, douce de Diane Mazloum promène le lecteur dans le Beyrouth de son enfance... une ville colorée, aux odeurs d'épices, bruyante qui semble bordélique mais qui, au final, est un grand cocon doux, soyeux et protecteur.
Un épisode de Ma nuit au musée qui, une fois de plus, embarque le lecteur dans un univers, un monde et surtout, une histoire intime, intense et pudique à la fois.
Le Musée national de Diane Mazloum peut sembler nostalgique, triste, courroucé, il est avant tout une très joli balade dans une ville fascinante et spectaculaire.
Une lecture riche, forte, sensible et intense !
http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2022/03/18/39874322.html