Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
"Qui domine la littérature mondiale ?" demandait Strindberg. "Péladan, Gorki, Maeterlink, Kipling" répondait-il. De ces noms, seul celui de Péladan...
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"Qui domine la littérature mondiale ?" demandait Strindberg. "Péladan, Gorki, Maeterlink, Kipling" répondait-il. De ces noms, seul celui de Péladan n'évoque plus un livre précis pour nos contemporains. Certains se souviennent d'un auteur de la fin du siècle dernier qui s'était rendu célèbre par ses extravagances vestimentaires : son pourpoint Renaissance et sa barbe à l'assyrienne dans le Paris de la Belle Epoque défrayait la chronique. Les journalistes ont aussi consacré une large place à ses démêlés avec d'autres occultistes. Ses salons de la Rose-Croix, pour lesquels Satie composa des sonneries, eurent une grande renommée et sont importants pour qui s'intéresse à l'histoire de l'art. Péladan, avec un sens certain de la publicité, s'était proclamé S.A.R., titre assyrien qui en faisait un descendant mythique des Mages chaldéens. C'est ce titre qui a assuré sa notoriété jusqu'à nos jours. D'androgynes pervers en femmes violées, mêlant la magie aux thèmes décadents, ses romans présentent un tableau étonnant de la pensée fin de siècle. Ce texte veut démontrer que Joséphin Péladan, qui eut des admirateurs comme Jarry ou Paul Valéry, n'était pas qu'un dandy excentrique, un farfelu 1900 teinté d'ésotérisme mais un authentique écrivain. Il existe un récit de Borgès qui raconte l'histoire d'un peintre qui voulut faire un tableau de l'univers. Au bout de nombreuses années de travail, il avait peint un mur entier de personnages pour s'apercevoir qu'en fait il n'avait peint que son propre visage. Ce fut précisément la destinée de Péladan : l'auteur ne fit plus qu'un avec son personnage principal du Mage. Jamais son œuvre n'aura présenté une telle fusion entre imaginaire et réalité.