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L'Europe affronte la pire crise humanitaire depuis cinquante ans. Historiquement terre d'asile et d'immigration, elle est devenue une terre de rejet, une formidable machine à désespérer et à susciter, au gré des faillites politiques et morales, l'indignation légitime. Face à l'incapacité de gérer décemment ces flux migratoires massifs, l'Europe et la France se trouvent "K.O. debout", comme sonnées par la violence de leur impuissance à venir en aide à ceux qui cherchent refuge.
Mais ce K.O.-là n'annonce pas le chaos chaque fois promis à la France par les partis populistes et certains démagogues en période électorale. Non, ce K.O. promet et promeut la fermeture, la chasse à l'autre — dont les fantasmées menaces "d'invasion" et de "grand remplacement" sont la traduction. Sans verser dans l'angélisme, ce texte suggère des propositions concrètes, à même de pallier l'impensé migratoire de l'Union européenne.
Ces recommandations passent toutes par le filtre d'une valeur : la fraternité. Celle qui fait de l'étranger un ami a priori et non un danger. A charge pour celui qui est accueilli de respecter les règles de vie de celui qui accueille.