Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Connu surtout comme romancier, Jean Malaquais (1908-1998) ne nous aura laissé au total que trois romans : Les Javanais (prix Renaudot 1939, réédité...
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Connu surtout comme romancier, Jean Malaquais (1908-1998) ne nous aura laissé au total que trois romans : Les Javanais (prix Renaudot 1939, réédité en 1995 seulement et salué, alors par la critique pour sa stupéfiante " modernité ") ; Planète sans visa (1947 - remis au jour en 1999) ; et ce Gaffeur, largement oublié depuis sa sortie en 1953, dont Norman Mailer (préfacier de la présente édition) a fini par admettre, après s'y être piqué les doigts, qu'il était sans doute l'un des romans les plus violemment prophétiques de ce siècle.
Avouons que peu de gens, chez nous, s'en étaient aperçus.
C'est que le livre en question est un livre malin, qui cache bien son jeu - et, qui à l'heure où il fut pour la première fois publié se payait le luxe le plus rare : celui d'avoir un demi-siècle d'avance sur son époque.
Roman insolite dans notre littérature, Le Gaffeur raconte les aventures d'une forte tête égarée dans un drôle de monde à la Orwell. Lequel monde bizarrement ressemble comme un frère au nôtre : circuits de surveillance déguisés en réseaux de communication, réalité virtuelle, conformisme à tous les étages...
On songe à Kafka bien sûr. Un Kafka mal élevé qui aurait fait ses classes dans la même rue que François Villon.