Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
"Et à l'entour, la silencieuse sauvagerie, enserrant ce petit morceau défriché de la terre, me frappait comme quelque chose de grand et d'invincible,...
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"Et à l'entour, la silencieuse sauvagerie, enserrant ce petit morceau défriché de la terre, me frappait comme quelque chose de grand et d'invincible, tel le mal ou la vérité, attendant patiemment (...)"
Joseph Conrad, Le Cœur des ténèbres.
A un bout, une surprise : le sauvage de notre imagination, l'indomptable, le flamboyant est en fait asservi, pour ainsi dire colonisé, par les puissantes contraintes du tabou. A l'autre, des figures modernes de la sauvagerie : les grandes tueries organisées dans la complicité honteuse et que l'on répugne à désigner tant elles font de l'usage. Elles posent la question de l'inhumanité. Elles sollicitent le masochisme. Elles ne se disent pas en mots.
Pour lier, et à la fois séparer ces deux représentations, peut-être, le conflit psychique, entre pulsion sexuelle et refoulement. Et le fantasme qui, avec sa répétitivité compulsive, est un sauvage monotone et réactionnaire.
Le fond de la sauvagerie psychique : parce que je t'aime, je te hais !