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Enfant de l'Assistance publique recueillie par une famille de fermiers, Marie est chassée pour s'être laissé séduire. Enceinte, elle se voit contrainte d'épouser Basile. S'il accepte de reconnaître l'entant, Basile reste toutefois un vieux garçon colérique et versatile, et la vie conjugale est loin d'être idyllique. Lorsque son mari disparaît mystérieusement dans un accident de chasse, une autre vie s'offre alors à Marie.
Elle se retrouve seule avec sa fille pour assumer les travaux de la terre, mais va enfin pouvoir décider de son avenir, un destin qui pourrait bien la mener vers l'apprentissage de la couture...
Une héroïne sensible, digne et pudique
Marie est une enfant de l’Assistance publique. Durant son enfance, elle est passée d’une famille d’accueil à une autre. Elle n’avait pas le temps de s’attacher et était considérée comme de la main-d’œuvre peu onéreuse. A douze ans, elle est recueillie par Eugénie et Casimir Massin. Le couple âgé vit avec leur fils et leur bru, à qui la vie n’a pas offert l’enfant tant espéré. Marie est heureuse à la ferme. Mais, à dix-sept ans, son destin bascule. Jolie et naïve, elle est séduite par Étienne, le fils de la maison. L’adultère est découvert par l’épouse trompée, qui exige le renvoi de la jeune fille. Elle est alors placée chez le frère de Casimir. C’est alors qu’elle apprend qu’elle est enceinte. Eugénie et Casimir savent que si l’Assistante publique est informée des faits, Marie, à qui ils sont très attachés, est condamnée à une vie d’errance et de mendicité. Pour garder son enfant, elle est contrainte d’épouser Basile. En échange du silence de ce dernier au sujet de la conception de l’enfant, une belle dot lui est proposée.
Hélas, Basile se révèle violent et colérique et, sous ses vêtements, Marie porte de nombreuses traces de coups. Un soir, son mari ne rentre pas. Il a été victime d’un mystérieux accident auquel il n’a pas survécu. Désormais seule avec sa fille, Marie tente d’exploiter ses terres, malgré la convoitise malveillante de sa belle-sœur. Cependant, une nouvelle vie s’offre à elle, lorsqu’une ancienne couturière lui apprend le métier. Hélas, pour beaucoup, Marie reste une fille de l’Assistance publique et le destin n’est pas tendre avec elle.
L’histoire de Marie montre les terribles injustices de la condition féminine. Tout le poids de sa relation avec Étienne pèse sur ses épaules. Elle était amoureuse et son amant, qui avait l’âge d’être son père, en a profité. Pourtant, elle est la seule à supporter les conséquences, ainsi que l’opprobre de la famille et du voisinage. Mais sa gentillesse dépasse les épreuves et elle bénéficie d’une solidarité féminine rare, mais essentielle, qui lui permet de prendre les rênes de sa vie en main. Cependant, marquée par le jugement des gens au sujet de sa naissance, elle s’efface, souvent, face à l’autorité naturelle des autres : elle est une fille de l’Assistance publique et elle ressent qu’elle est marquée de ce sceau. Pourtant, quand il s’agit de sa fille, Marianne, la louve s’éveille en elle. Elle se bat pour que son enfant ne subisse pas les mêmes difficultés qu’elle et qu’elle ne soit pas victime du même rejet. C’est une mère courageuse et aimante. Elle est aussi une amie reconnaissante, disponible et serviable. J’ai beaucoup aimé cette femme forte, sensible, digne et pudique. Ce roman est empreint d’une authenticité dans la gamme des sentiments qui m’a beaucoup touchée. Je l’ai adoré.