Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
Andréi Biély (pseudonyme de Boris Bougaev) est une des figures majeures de la " charnière " des XIXe et XXe siècles russes. D'abord connu comme praticien...
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Andréi Biély (pseudonyme de Boris Bougaev) est une des figures majeures de la " charnière " des XIXe et XXe siècles russes. D'abord connu comme praticien et surtout théoricien du symbolisme poétique en Russie, ses romans La Colombe d'argent et Peterbourg sont l'ouverture fastueuse du renouveau de la prose russe à l'époque moderne, dilacérée de façon rhapsodique entre les courants de conscience et les mythes visionnaires. Ils côtoient les voies de Proust et de Joyce, celles des recherches les plus avancées de ces années sur l'autonomie du matériau artistique. Biély mémorialiste éblouissant voyage beaucoup et parfois séjourne à l'étranger, toujours en rapport étroit avec les tumultes de sa biographie, avec sa quête philosophique et artistique et selon des itinéraires méditerranéens inhabituels chez les intellectuels russes. Il est l'auteur sans doute le plus notoire de la littérature russe d'avant 1918 qui choisit de rester (jusqu'à sa mort en 1934) en Russie à partir d'un loyalisme ambigu à l'égard de la révolution, dans la mouvance d'une fascination pour l'ésotérisme anthroposophe du " docteur " Steiner qui le retiendra un moment au foyer de Dornach en Suisse.
Derrière des frontières closes, Biély, que le bolchevisme malmène de façon sournoise, circule inlassablement à l'intérieur de l'URSS, arpentant les derniers foyers de pensée et de création plus ou moins indépendantes. Sa correspondance est à la fois une chronique de ces endroits ensoleillés où une certaine culture soviétique de haut niveau a connu ses derniers rands moments et les péripéties d'un " compagnon e route " qui a vraiment la tête ailleurs.