L’avantage avec les nouvelles c’est qu’elles démarrent tambour battant et il faut reconnaître que Robin Macarthur sait engager la clef de contact narrative et faire rapidement ronfler le moteur du récit : « L’année de nos dix-sept ans, on avait l’habitude, Annie et moi, de sécher les cours et de nous réfugier dans une Karmann Ghia 1957, un coupé violet qui avait appartenu à son frère Jack. » En trois lignes tous les ingrédients d’une nouvelle fulgurantes de vingt pages sont rassemblés. Celle là s’intitule « Karmann » comme la fameuse automobile américaine
que l’écrivaine a immédiatement mise en scène, une nouvelle éponyme en quelque sorte.
Comme beaucoup d’auteurs publiés par Francis Geffard dans la collection “Terre d’Amérique”, chez Albin Michel, Robin Macarthur puise son inspiration dans l’Amérique profonde. On est très loin du centre de Manhattan, des hipsters de la côte Ouest ou des industriels hyper actifs de l’état de Washington. Les hommes et les femmes qui peuplent ses nouvelles travaillent au fond des forêts, retournent la terre et la fécondent, s’assurent péniblement une carrière d’artistes très loin des centres villes où l’art se met en scène et se vend. Macarthur situe l’action de ses onze nouvelles au coeur du Vermont l’un des plus petits états de la côte Est, fort peu peuplé mais auquel les hommes ont donné une véritable identité à force de travailler le sol. “Le coeur sauvage” - remarquablement traduit par France Camus-Pichon - transporte le lecteur au coeur d’une nature d’où se dégage un incroyable magnétisme. Tout est beau, sauvage, fort et il émane des sous bois des senteurs qui envahissent chaque page car la nature est partout flamboyante, omniprésente et terrible. Mais il y a aussi la vie des hommes, des fermiers, des bûcherons, des artistes, de vieux hippies qui cherchent à donner un sens à leur vie au coeur battant d’un monde sauvage.
L’écriture fluide et vive de Robin Macarthur entraine le lecteur à la manière d’un ruisseau qui traverse la montagne. On découvre des personnages âpres et profonds comme les paysages qui les entourent. Onze magnifiques nouvelles qui font monter du fond de la terre le sens de l’existence.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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L’avantage avec les nouvelles c’est qu’elles démarrent tambour battant et il faut reconnaître que Robin Macarthur sait engager la clef de contact narrative et faire rapidement ronfler le moteur du récit : « L’année de nos dix-sept ans, on avait l’habitude, Annie et moi, de sécher les cours et de nous réfugier dans une Karmann Ghia 1957, un coupé violet qui avait appartenu à son frère Jack. » En trois lignes tous les ingrédients d’une nouvelle fulgurantes de vingt pages sont rassemblés. Celle là s’intitule « Karmann » comme la fameuse automobile américaine que l’écrivaine a immédiatement mise en scène, une nouvelle éponyme en quelque sorte.
Comme beaucoup d’auteurs publiés par Francis Geffard dans la collection “Terre d’Amérique”, chez Albin Michel, Robin Macarthur puise son inspiration dans l’Amérique profonde. On est très loin du centre de Manhattan, des hipsters de la côte Ouest ou des industriels hyper actifs de l’état de Washington. Les hommes et les femmes qui peuplent ses nouvelles travaillent au fond des forêts, retournent la terre et la fécondent, s’assurent péniblement une carrière d’artistes très loin des centres villes où l’art se met en scène et se vend. Macarthur situe l’action de ses onze nouvelles au coeur du Vermont l’un des plus petits états de la côte Est, fort peu peuplé mais auquel les hommes ont donné une véritable identité à force de travailler le sol. “Le coeur sauvage” - remarquablement traduit par France Camus-Pichon - transporte le lecteur au coeur d’une nature d’où se dégage un incroyable magnétisme. Tout est beau, sauvage, fort et il émane des sous bois des senteurs qui envahissent chaque page car la nature est partout flamboyante, omniprésente et terrible. Mais il y a aussi la vie des hommes, des fermiers, des bûcherons, des artistes, de vieux hippies qui cherchent à donner un sens à leur vie au coeur battant d’un monde sauvage.
L’écriture fluide et vive de Robin Macarthur entraine le lecteur à la manière d’un ruisseau qui traverse la montagne. On découvre des personnages âpres et profonds comme les paysages qui les entourent. Onze magnifiques nouvelles qui font monter du fond de la terre le sens de l’existence.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)