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Quel est le combat que mène le quatrième évangile ? Pourquoi Jean prend-il la plume ? Qu'a-t-il à dire ? Dans quel projet s'inscrit la théologie johannique dont l'interprétation est aujourd'hui fort controversée ? Le langage johannique peut induire en erreur. Ses emprunts au vocabulaire et aux représentations du monde hellénistique, voire à la gnose, peuvent faire croire à un évangile transposé, à la limite de l'hérésie, où Jésus serait présenté comme une divinité venant d'aventurer sur la terre.
Mais il ne faut pas confondre le langage utilisé et l'intention théologique de l'auteur. La meilleure façon de convaincre est souvent de se servir du langage de l'adversaire pour en dévoiler les faiblesses et y inscrire ses propres thèses. Pour étayer cette interprétation, l'auteur a recours à une méthode qui semble originale dans la mesure où elle paraît permettre d'envisager de manière renouvelée l'interprétation de la pensée johannique.
Elle consiste à établir le contexte rhétorique et le fonctionnement de l'argumentation du texte biblique. Un écrit a toujours un destinataire auquel on va s'adresser en fonction de sa situation. La manière d'argumenter est donc un indice sûr pour le repérer. Les connaissances historiques peuvent ensuite confirmer le bien-fondé de l'hypothèse avancée. L'analyse montre ne l'occurrence que le quatrième évangile pourrait avoir été écrit, dans les années 95-100, pour redonner une identité et des racines à une communauté de croyants d'Asie Mineure exclus de la synagogue et victimes de la persécution sous Domitien.