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XXe siècle
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Paris
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gestapo
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Guerre mondiale
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trafic de tableaux
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Dailans
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Gaillac
Paris, 1942. Dailans et Gaillac sont à la tête d’une cellule de la Gestapo parisienne. Anciens truands, ils n’y sont pas par conviction mais par appât du gain : ils sont du côté des « vainqueurs », ont la main mise sur une partie du marché noir et remplissent leurs comptes en banque à coups d’arrestations, arbitraires ou non, d’interrogatoires plus musclés les uns que les autres et de confiscations de biens. Lors d’un interrogatoire, alors que son supérieur est en déplacement en Espagne pour planquer une partie de leurs économies récentes, Dailans apprend que les Allemands
font régulièrement partir d’une petite gare de banlieue des lots de tableaux confisqués aux juifs à destination de Berlin. Le résistant qu’il torture lui livre tous les détails de l’opération qu’il avait planifiée et Dailans, plus attiré par l’attrait de l’argent que freiné par les risques liés au fait de s’attaquer directement à la main qui le nourrit, décide de faire le coup lui-même.
Mathias Bernardi livre une partition plutôt agréable à lire sur le thème de la Seconde Guerre Mondiale. Si la Gestapo et les troupes SS ne sont composées que de pourritures sans nom et/ou d’arrivistes (les deux étant souvent liées), il n’en va pas de même des rangs de la police parisienne ou des autres troupes allemandes d’occupation dans les rangs desquelles on trouve de tout, du collabo patenté au résistant actif en passant par celui qui vit juste sa vie côté français et de la brute épaisse à celui qui s’interroge sur son Führer et la légitimité de cette guerre du côté allemand. L'auteur se garde ainsi de prendre position sur l'attitude correcte que les parisiens et a fortiori les français devaient prendre : si on omet la collaboration clairement dénoncée, il ne livre aucune réponse quant au fait de savoir s'il fallait résister ou ignorer. Ce n'est toutefois pas le but d'un tel livre, il faut bien le reconnaître, à chacun de se faire son opinion.
Le style de Bernardi est rythmé, alternant scènes descriptives et conversations entre les protagonistes, rebondissements, faux semblants… Les conversations donneraient pour un peu l’impression d’y être. Le livre est à l’image de la période considérée : trouble, complexe, souvent amorale, toujours brutale. L’ensemble (histoire, style,…) donne au final un résultat cohérent et qui se lit facilement même si, pour un livre sur la Seconde Guerre Mondiale, il n’atteint pas le niveau d’un Philip Kerr qui à mon sens va plus loin dans la psychologie des personnages et dans la description de la vie à Berlin que ce Bernardi décrit de Paris.
On sort de cette lecture toutefois un peu moins bête qu’en y entrant (je parle en homme ayant des connaissances limitées sur cette période… spécialistes s’abstenir) même si le parti pris de l’auteur de baser son histoire sur ce trafic d’art et la personnalité homosexuelle de l’inspecteur allemand occulte, à quelques allusions prêt, la question des rafles. On pourrait dire que, dans son approche et dans sa façon de traiter cette période, Mathias Bernardi choisit la facilité... encore faut-il réussir à faire cadrer son histoire avec l'Histoire, ce qu'il réussit plutôt très bien. Il s’agit cela étant dit d’une fiction assumée par l’auteur et non pas d’une tentative de compte rendu officiel du déroulement de la vie à Paris pendant l’année 1942 ; d’avoir ainsi choisi d’aborder l’Histoire par le prisme d’un petit bout de lorgnette est, sans être louable, tout à fait compréhensible.
Les ombres de la seconde guerre mondiale
Paris, 1942. Dailans et Gaillac sont à la tête d’une cellule de la Gestapo parisienne. Anciens truands, ils n’y sont pas par conviction mais par appât du gain : ils sont du côté des « vainqueurs », ont la main mise sur une partie du marché noir et remplissent leurs comptes en banque à coups d’arrestations, arbitraires ou non, d’interrogatoires plus musclés les uns que les autres et de confiscations de biens. Lors d’un interrogatoire, alors que son supérieur est en déplacement en Espagne pour planquer une partie de leurs économies récentes, Dailans apprend que les Allemands font régulièrement partir d’une petite gare de banlieue des lots de tableaux confisqués aux juifs à destination de Berlin. Le résistant qu’il torture lui livre tous les détails de l’opération qu’il avait planifiée et Dailans, plus attiré par l’attrait de l’argent que freiné par les risques liés au fait de s’attaquer directement à la main qui le nourrit, décide de faire le coup lui-même.
Mathias Bernardi livre une partition plutôt agréable à lire sur le thème de la Seconde Guerre Mondiale. Si la Gestapo et les troupes SS ne sont composées que de pourritures sans nom et/ou d’arrivistes (les deux étant souvent liées), il n’en va pas de même des rangs de la police parisienne ou des autres troupes allemandes d’occupation dans les rangs desquelles on trouve de tout, du collabo patenté au résistant actif en passant par celui qui vit juste sa vie côté français et de la brute épaisse à celui qui s’interroge sur son Führer et la légitimité de cette guerre du côté allemand. L'auteur se garde ainsi de prendre position sur l'attitude correcte que les parisiens et a fortiori les français devaient prendre : si on omet la collaboration clairement dénoncée, il ne livre aucune réponse quant au fait de savoir s'il fallait résister ou ignorer. Ce n'est toutefois pas le but d'un tel livre, il faut bien le reconnaître, à chacun de se faire son opinion.
Le style de Bernardi est rythmé, alternant scènes descriptives et conversations entre les protagonistes, rebondissements, faux semblants… Les conversations donneraient pour un peu l’impression d’y être. Le livre est à l’image de la période considérée : trouble, complexe, souvent amorale, toujours brutale. L’ensemble (histoire, style,…) donne au final un résultat cohérent et qui se lit facilement même si, pour un livre sur la Seconde Guerre Mondiale, il n’atteint pas le niveau d’un Philip Kerr qui à mon sens va plus loin dans la psychologie des personnages et dans la description de la vie à Berlin que ce Bernardi décrit de Paris.
On sort de cette lecture toutefois un peu moins bête qu’en y entrant (je parle en homme ayant des connaissances limitées sur cette période… spécialistes s’abstenir) même si le parti pris de l’auteur de baser son histoire sur ce trafic d’art et la personnalité homosexuelle de l’inspecteur allemand occulte, à quelques allusions prêt, la question des rafles. On pourrait dire que, dans son approche et dans sa façon de traiter cette période, Mathias Bernardi choisit la facilité... encore faut-il réussir à faire cadrer son histoire avec l'Histoire, ce qu'il réussit plutôt très bien. Il s’agit cela étant dit d’une fiction assumée par l’auteur et non pas d’une tentative de compte rendu officiel du déroulement de la vie à Paris pendant l’année 1942 ; d’avoir ainsi choisi d’aborder l’Histoire par le prisme d’un petit bout de lorgnette est, sans être louable, tout à fait compréhensible.