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La robe noire de Françoise Cotta, avocat pénaliste, a trempé dans les faits divers et le crime pendant des dizaines d'années. Trait distinctif : elle ne dit pas avocate, mais avocat. Elle a, entre autres, défendu des mères infanticides, des pères incestueux, des pédophiles, des trafiquants de drogue. Pour elle, le vrai sujet, c'est la responsabilité. Femme engagée, elle dénonce particulièrement les errements du tout-répressif et pose un regard sans concession sur la justice spectacle et l'absence criante en prison de soins psychiatriques dignes de ce nom.
Narratrice à la première personne de sa vie et de sa carrière, celle que le barreau appelle Françoise est l'une des rares à avoir occupé l'espace très masculin de ces audiences. Alors qu'elle a décidé de raccrocher - mais le peut-on vraiment ? -, elle fait ici le récit de ces histoires criminelles qu'elle a côtoyées et où apparaissent de singulières figures d'hommes et de femmes.
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Françoise Cotta, 67 ans, nous livre un récit rempli de souvenirs de sa vie d’avocat pénaliste, à travers « La robe noire », avec la participation de Frédéric Ploquin
De par son métier, Françoise Cotta a croisé tous les cas possibles et inimaginables.
Pourtant elle rapporte que jamais, à aucun moment, elle n’a pu constater l’absence d’humanité parmi ceux qui étaient néanmoins soupçonnés d’actes plus atroces les uns que les autres.
En 38 ans de barreau, celle qui a plaidé plus de 950 fois devant la cour d’assises explique qu’elle n’est pas là pour répondre du crime, justifier la réalité ou encore l’excuser, mais simplement pour comprendre, expliquer un sens, aussi pénible soit-il.
Celle-ci déteste la drogue, mais défend des drogués, des violeurs. Souvent, elle a été cambriolée, mais assiste toujours les cambrioleurs.
Certains détenus sont mieux élevés que bien des personnes qui n’ont jamais eu à faire avec la justice.
Dans cet ouvrage elle décide de raconter ses souvenirs, celui qui a tué sa femme, cette mère qui a tué ses enfants, ou encore les trafics de drogue, les scandales politiques…
Présente au coeur de procès « médiatisés » comme ceux de Samy Naceri, Ilan Halimi, Pablo Escobar, ou encore Eric Robic, jamais elle n’a souhaité s’exprimer sur sa stratégie de défense dans les médias.
Elle évoque également les dérives médiatiques : « Plus personne ne prend la peine de connaître les affaires pour s’exprimer au sujet des faits divers sur les plateaux de télévision, où des « experts » disent qui est coupable et qui ne l’est pas. On prend trois avocats avides de publicité et d’images télévisées, un spécialiste police justice, et on débat de dossiers qu’aucun d’entre eux n’a lus. ».
Pendant son cancer, malgré la chimiothérapie, elle a continué de plaider, plus forte que jamais, avec toujours la même idéologie « Il n’y a pas de petites et de grandes affaires. Il y a un accusé et un être humain, une défense à assurer. ».