Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
TUNISIE, 1986. Apprenant la mort de sa mère, une jeune femme, Rym, revient dans son village après quinze ans d'absence. Mais les habitants n'ont pas...
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TUNISIE, 1986. Apprenant la mort de sa mère, une jeune femme, Rym, revient dans son village après quinze ans d'absence. Mais les habitants n'ont pas oublié qu'elle a fui, quand elle avait à peine dix-huit ans, avec un coopérant français. N'a-t-elle pas trahi les siens en épousant un chrétien ? Ne s'est-elle pas retournée contre eux, provoquant ainsi la maladie de sa mère, et peut-être sa mort ? Animée par la ferme intention de se réintégrer, Rym, avec sa petite fille Lila, " la fille du Roumi ", ne cesse pourtant de provoquer le scandale. La répartition de l'héritage familial l'oppose d'emblée aux hommes du clan, et elle endosse malgré elle le rôle de justicier. Pire, elle engage une idylle avec Moncef l'archéologue et, ainsi initiée à l'histoire ancienne de la région, met en cause les origines du saint patron du village, le marabout Sidi Misouni. Le village, divisé par sa venue, est aussi profondément secoué par des luttes intestines liées aux élections qui se préparent et à la venue annoncée du Président. Des équipes de la capitale arrivent pour nettoyer le bourg de ses détritus et de ses hôtes indésirables. Mais le clou du spectacle grandiose, préparé avec ferveur par les villageois, ne sera pas celui qu'ils attendaient... Dans cette vallée retirée, les aventures de Rym éclipsent auprès des villageois Dallas, leur feuilleton favori. Ainsi se dessine une chronique pleine d'humour et de sensibilité, dans une Tunisie qui n'est ni le pays des origines ni le pays d'accueil attendu. Cet exil à rebours permet à la romancière de mener en finesse un travail de mémoire, de suspendre au cours du temps les oripeaux des croyances ancestrales comme ceux de la modernité.
Fawzia Zouari, née au Kef en Tunisie, docteur ès littérature française et comparée, vit à Paris depuis 1979. Journaliste à Jeune Afrique, elle a publié notamment Ce pays dont je meurs (Ramsay, 1999).