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Solooukhine est un ingrat. Bien qu'il use des avantages propres aux écrivains soviétiques : maisons de repos, hôpitaux et passe-droit, il ne croit pas que le centralisme bureaucratique et le partage théorique des biens de production conduisent au meilleur des mondes. Il lui suffit de décrire la vie quotidienne, la "vie courante" , par le biais du réalisme le plus minutieux, de l'anecdote et de la métamorphose ; l'on a tôt fait d'apercevoir les rouages de ce mécanisme où l'Homme disparaît derrière l'Organisation.
Insinuant. Décapant. Objectif. D'un ton volontairement dépouillé, où les éclats lyriques loin d'estomper la réalité brutale la font ressortir dans sa nudité, Solooukhine sait emprunter tous les genres littéraires pour interroger le monde communiste qui l'entoure et nous poser les questions décisives en cette fin du vingtième siècle.