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En 1945, après avoir constitué un puissant instrument de propagande sous le Troisième Reich, le cinéma allemand est réduit à néant et se trouve soumis au bon vouloir des puissances d'occupation. Tout en affirmant sa volonté de dénazifier et de rééduquer les Allemands, chacune d'elles entreprend de relancer et de développer les activités cinématographiques d'une façon conforme à ses intérêts. Cette étude se propose de cerner les
caractéristiques, l'évolution et le rayonnement de l'action menée par les Français.
L'importance qu'ils
accordent au cinéma se traduit par de nombreuses
mesures : réouverture des salles, installation d'ateliers et de studios, création de sociétés franco-allemandes, sélection et diffusion de films français,
organisation de galas et de festivals, mise en place de ciné-clubs... Si certaines réalisations s'inscrivent dans une politique de rééducation, d'autres dénotent une volonté de rehausser le prestige de la France et d'implanter le cinéma français en Allemagne.
En
même temps, des accords passés avec les autres
puissances d'occupation témoignent de l'impact
du contexte international (émergence de la Guerre
Froide et adhésion progressive de la France à la
politique anglo-américaine) sur le cinéma.