Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
A l'instar de l'inceste, qui lui est étroitement lié et avec lequel il constitue l'un des deux tabous fondamentaux, le parricide occupe incontestablement...
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A l'instar de l'inceste, qui lui est étroitement lié et avec lequel il constitue l'un des deux tabous fondamentaux, le parricide occupe incontestablement une place significative dans la tradition occidentale, et ce bien avant l'élaboration conceptuelle du complexe d'Œdipe par Freud au début du XXe siècle. Malgré la publication, en 1973, de l'ouvrage Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère... par l'équipe de Michel Foucault au Collège de France - l'histoire de ce paysan normand de vingt ans qui, en 1835, massacra sa mère, alors enceinte, sa sœur et son frère - le tabou sur le parricide n'a pas vraiment été levé. Analysant 771 affaires de parricide jugées aux assises entre 1825 et 1913, ce livre vient combler un manque, celui d'une étude globale sur le crime " le plus monstrueux qu'ait à frapper la justice humaine ", selon l'expression de Pierre Larousse. Il en fait la généalogie, de la lente maturation du geste jusqu'au brusque passage à l'acte, et enfin à la punition solennelle. Le siècle fut tout entier marqué par la lutte de la société contre la violence - de plus en plus domestique -, avec la naissance de la criminologie et de la médecine mentale. Cette ère de révolutions fut traversée par la question de l'autorité, à travers la réminiscence et les répétitions symboliques du plus grand des parricides, l'exécution du roi en 1793. Aujourd'hui simple circonstance aggravante de l'homicide, surpassé dans l'échelle des crimes par le crime contre l'humanité, le parricide fut bien le " crime des crimes " du XIXe siècle.