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Comme tous les livres d'histoire, cet essai aussi est "partial", c'est-à-dire méthodologiquement orienté, comme le titre le laisse facilement entendre. À la différence que l'auteur, plutôt que de dissimuler sa "partialité" derrière une documentation apparemment aseptisée et neutre, explique d'emblée d'où il part, et se montre conscient de sa subjectivité. L'angle sous lequel on regarde un problème conditionne tout.
Dès lors, dans notre cas, nous ne ferons pas l'histoire de la condamnation à mort, mais celle de la mort qui condamne, et ce n'est pas un jeu de mots. Accepter le premier terme, la condamnation à mort, signifie que l'on tient la bestialité humaine pour indiscutable. Cela signifie que l'on accepte le meurtre "judiciaire" d'une personne comme un fait "naturel" et évident qui a toujours existé, et dont on raconte l'évolution historique de l'Egypte ancienne ou de la Mésopotamie jusqu'à nos jours.
Considérer le second point de vue, la mort qui condamne, c'est constater avant tout que la mort n'a pas toujours été une peine, même si certains peuples qui ne l'appliquaient pas l'ont adoptée sur le tard. Vu sous cet angle, le problème n'est plus de prendre acte de la bestialité humaine, mais de chercher à comprendre pourquoi l'instinct homicide a été élevé au rang d'institution juridique, comment un mouvement impulsif et incontrôlable - l'action humaine - s'est transformé en une action légale, rationnellement préparée, soumise à des règles précises et validée par une sentence.
En d'autres termes, nous chercherons à savoir comment la violence "illégale" est devenue une "force" légale, dans le plein respect des règles de la légitimité.