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Voilà des semaines, des années peut-être, que l'hiver s'est installé et, avec lui, une pluie diluvienne qui rend les formes indistinctes, semble vouloir submerger la ville et faire partir le monde entier à la dérive. A la recherche d'une éclaircie, d'un moment de paix, le narrateur dessine peu à peu les contours d'une femme, Eléonore, dont l'amour pourrait le sauver de cet univers gris, de ses lendemains de fête, de ses errances sans rêves, sans mémoire.
A l'abri dans l'appartement déserté qui lui fut autrefois familier, Thomas lui aussi cherche à rassembler les souvenirs d'une autre femme, sa mère, dont la mort a transformé les lieux en un labyrinthe où son corps et sa mémoire achoppent. Par la fenêtre il voit se dérouler le rideau d'une pluie qui le coupe à jamais de son enfance en forme de ruines. Des photos, un carnet de voyage, l'odeur de forêts de pins sont autant d'îlots de souvenirs émergeant avec peine du déluge.
Seule mesure du temps de ces deux récits entremêlés, la " montée des eaux " gagne inexorablement un monde sur le point de sombrer. L'amour y fait figure d'un âge d'or. L'écriture. sa seule arche.