Jean TIBI, journaliste honoraire après une carrière consacrée, pour l'essentiel, à la presse quotidienne stéphanoise, est issu d'une lignée de mineurs de fond. Son trisaïeul, venu du Piémont, trois arrière-grands-oncles, son grand-père, le furent, ainsi que plusieurs oncles et cousins. Avec, pour faire bonne mesure, une ou deux trieuses de charbon - des clapeuses au cœur d'or dans une main noire.
Car, nous dit-il, la véritable richesse de la Mine, dans la Loire comme partout ailleurs, ce sont les hommes - et les femmes. " Ils ont été des milliers à entrer en lice, les obscurs, déjà entrés dans la légende, ces galibots de treize ans au visage émacié, exténués par une longue journée de travail ; ces clapeuses aux lèvres bleuies par la bise hivernale, aux mains rongées par le contact des schistes tranchants ; ces mineurs de puits, hâlés en équilibre instable dans un cuffat brinquebalant ; ces boweteurs enfarinés par la poussière de grès, qui n'avaient que la pointerolle pour attaquer le rocher : tous ces personnages un peu fantomatiques... "
C'est ainsi que Maurice Roux évoquait avec émotion cette " armée des ombres ", dont Jean Tibi nous fait découvrir la vie quotidienne, à travers des documents exceptionnels, réalisés le plus souvent en situation et qui prennent aujourd'hui valeur de témoignages irremplaçables de cette aventure humaine exceptionnelle.