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Si le thème de l'histoire donne très envie de parcourir l'ouvrage - de par l'originalité du sujet historique -, ce roman de 450 pages prend tout son temps afin de mettre l'intrigue en place, ce qui est un très bon point afin de ne manquer aucun détail de la trépidante et incroyable histoire de notre héroïne, Mary Mallon. Mais c'est aussi un point négatif, puisque nous avons un peu de mal à rentrer dans le récit...
Tout y est très détaillé, afin de toujours apporter des preuves tangibles, des extraits de journaux, des morceaux de l'autobiographie de Mlle Mallon et de ne surtout
pas faire de faux-raccord avec la réalité. Ce travail minutieux d'enquête historique est loin d'être évident, voire laborieux. Nous ne pouvons donc qu'admirer tout le travail de recherches, en amont, les réécritures et les relectures, les améliorations, les avis, les retouches et les conseils, dont Mary Beth Keane nous fait part dans ses "Remerciements". En revanche, à force de trop vouloir s'appliquer, l'auteure a tendance à perdre le lecteur dans des méandres et des paragraphes trop détaillés, non sans quelques chapitres inutiles... C'est le talon d'Achille de ce roman qui dans l'ensemble, est une grande réussite.
La fin quant à elle, est tout à fait étonnante ! Le lecteur finit - tout comme Mary Mallon elle-même et peut-être notre Mary auteure - par ne plus être aussi sûr de l'innocence de notre héroïne. Trop de coïncidences, trop de similitudes, trop de cas de contaminés et de morts de la typhoïde autour d'elle, partout où elle passe et travaille et presque toujours en tant que cuisinière... Finalement, ce retournement de situation invite le lecteur à ne plus regarder le roman qu'il vient de lire, de la même façon. La rage qu'il éprouve contre les autorités sanitaires et toute la clique de médecins incompétents qui ont encore bien des progrès à faire en médecine - surtout dans une grande ville infestée comme Manhattan -, s'estompe peu à peu et le ferait presque basculer du côté des "méchants"...
"La Cuisinière" de Mary Beth Keane est donc une histoire qui nous fait voyager, crue et réaliste, dans les abysses d'un Manhattan qui vient à peine de naître et qui a encore beaucoup à apprendre ; notamment en terme de failles médicales qui font froid dans le dos. Et cette peur, toujours présente, de l'inconnu, de la contamination, des microbes et de cette mort qui nous dépasse tous, persiste même à la fin de notre lecture. On y découvre le combat d'une femme pour ses droits, son innocence et sa liberté, le tout en maintenant un terrible suspens ; jusqu'à la fin. Tantôt, nous l'innocentons, tantôt nous la pensons coupable et rien n'est certain, mis à part qu'il s'agit d'une histoire vraie et que de ce fait, ce roman marque les esprits, bien des années après. Un livre travaillé et sérieux, porteur de valeurs fortes et historiques ; reflet de toute une époque. À découvrir absolument !
Un ingénieux roman historique : entre déficiences médicales et liberté de la femme !
Si le thème de l'histoire donne très envie de parcourir l'ouvrage - de par l'originalité du sujet historique -, ce roman de 450 pages prend tout son temps afin de mettre l'intrigue en place, ce qui est un très bon point afin de ne manquer aucun détail de la trépidante et incroyable histoire de notre héroïne, Mary Mallon. Mais c'est aussi un point négatif, puisque nous avons un peu de mal à rentrer dans le récit...
Tout y est très détaillé, afin de toujours apporter des preuves tangibles, des extraits de journaux, des morceaux de l'autobiographie de Mlle Mallon et de ne surtout pas faire de faux-raccord avec la réalité. Ce travail minutieux d'enquête historique est loin d'être évident, voire laborieux. Nous ne pouvons donc qu'admirer tout le travail de recherches, en amont, les réécritures et les relectures, les améliorations, les avis, les retouches et les conseils, dont Mary Beth Keane nous fait part dans ses "Remerciements". En revanche, à force de trop vouloir s'appliquer, l'auteure a tendance à perdre le lecteur dans des méandres et des paragraphes trop détaillés, non sans quelques chapitres inutiles... C'est le talon d'Achille de ce roman qui dans l'ensemble, est une grande réussite.
La fin quant à elle, est tout à fait étonnante ! Le lecteur finit - tout comme Mary Mallon elle-même et peut-être notre Mary auteure - par ne plus être aussi sûr de l'innocence de notre héroïne. Trop de coïncidences, trop de similitudes, trop de cas de contaminés et de morts de la typhoïde autour d'elle, partout où elle passe et travaille et presque toujours en tant que cuisinière... Finalement, ce retournement de situation invite le lecteur à ne plus regarder le roman qu'il vient de lire, de la même façon. La rage qu'il éprouve contre les autorités sanitaires et toute la clique de médecins incompétents qui ont encore bien des progrès à faire en médecine - surtout dans une grande ville infestée comme Manhattan -, s'estompe peu à peu et le ferait presque basculer du côté des "méchants"...
"La Cuisinière" de Mary Beth Keane est donc une histoire qui nous fait voyager, crue et réaliste, dans les abysses d'un Manhattan qui vient à peine de naître et qui a encore beaucoup à apprendre ; notamment en terme de failles médicales qui font froid dans le dos. Et cette peur, toujours présente, de l'inconnu, de la contamination, des microbes et de cette mort qui nous dépasse tous, persiste même à la fin de notre lecture. On y découvre le combat d'une femme pour ses droits, son innocence et sa liberté, le tout en maintenant un terrible suspens ; jusqu'à la fin. Tantôt, nous l'innocentons, tantôt nous la pensons coupable et rien n'est certain, mis à part qu'il s'agit d'une histoire vraie et que de ce fait, ce roman marque les esprits, bien des années après. Un livre travaillé et sérieux, porteur de valeurs fortes et historiques ; reflet de toute une époque. À découvrir absolument !