Ce n'est pas un roman historique, il se déroule dans l'Angleterre de l'année 1736, dans le sud-ouest pour être, relativement, précis. Nous suivons cinq voyageurs, à leur arrivée dans l'auberge d'un petit village on comprend peu à peu que quelque chose cloche, plus tard on retrouvera un homme pendu. La narration est interrompue une première fois par la reproduction en fac-similé d'une "Historical Chronical" datée d'avril 1736, - je vous invite à la lire avec beaucoup d'attention (non je déconne) -, l'article de la gazette est traduit page suivante, on passe ensuite à un premier interrogatoire
mené par Henry Ayscourgh, avocat, où alternent questions et réponses. Les versions divergent, de l'explication banale, une simple fugue, jusqu'à l'évocation de recherches scientifiques occultes concernant la connaissance de l'avenir. Certains protagonistes parlent d'une grotte, d'un rituel satanique où Satan en personne commet un viol, on évoque aussi a contrario l'invite d'une noble dame à monter dans un engin volant comparable à une "mouche". Tout est écrit dans un langage d'époque, mais un lecteur d'aujourd'hui jette une lumière tout autre sur l'affaire dont on suit l'enquête. La narration est là pour nous perdre, cette alternance entre un récit romanesque, contredit par un entretien "réel", est vraiment stimulante pour la lecture, notre curiosité est aiguisée avec un raffinement peu commun. Une lutte de pouvoir autour de la falsification du discours est en jeu, le mysticisme, le subjectif affronte l'analyse objective. Que dire de plus, c'est un roman incroyable, un ovni littéraire, je trouve que John Fowles est trop peu connu en France, un grand merci aux éditeurs qui le suivent encore dans leur catalogue, c'est un des plus grand écrivain anglais du XXème siécle.
A maggot
Ce n'est pas un roman historique, il se déroule dans l'Angleterre de l'année 1736, dans le sud-ouest pour être, relativement, précis. Nous suivons cinq voyageurs, à leur arrivée dans l'auberge d'un petit village on comprend peu à peu que quelque chose cloche, plus tard on retrouvera un homme pendu. La narration est interrompue une première fois par la reproduction en fac-similé d'une "Historical Chronical" datée d'avril 1736, - je vous invite à la lire avec beaucoup d'attention (non je déconne) -, l'article de la gazette est traduit page suivante, on passe ensuite à un premier interrogatoire mené par Henry Ayscourgh, avocat, où alternent questions et réponses. Les versions divergent, de l'explication banale, une simple fugue, jusqu'à l'évocation de recherches scientifiques occultes concernant la connaissance de l'avenir. Certains protagonistes parlent d'une grotte, d'un rituel satanique où Satan en personne commet un viol, on évoque aussi a contrario l'invite d'une noble dame à monter dans un engin volant comparable à une "mouche". Tout est écrit dans un langage d'époque, mais un lecteur d'aujourd'hui jette une lumière tout autre sur l'affaire dont on suit l'enquête. La narration est là pour nous perdre, cette alternance entre un récit romanesque, contredit par un entretien "réel", est vraiment stimulante pour la lecture, notre curiosité est aiguisée avec un raffinement peu commun. Une lutte de pouvoir autour de la falsification du discours est en jeu, le mysticisme, le subjectif affronte l'analyse objective. Que dire de plus, c'est un roman incroyable, un ovni littéraire, je trouve que John Fowles est trop peu connu en France, un grand merci aux éditeurs qui le suivent encore dans leur catalogue, c'est un des plus grand écrivain anglais du XXème siécle.