Une pure merveille !
Un roman d'une grande beauté, drôle, fin, extrêmement lumineux sur des sujets difficiles : la perte de
l'être aimé, la dureté de la vie et la tristesse qu'on barricade parfois... Elise franco-japonaise,
orpheline de sa maman veut poser LA question à son père et elle en trouvera le courage au fil des pages,
grâce au retour de sa grand-mère du japon, de sa rencontre avec son extravagante amie Stella..
Ensemble il ne diront plus Sayonara mais Mata Ne !
La vieille règle de simplicité du style était d'écrire comme on parle, de ressembler à la conversation. Mais un homme cultivé lit trois fois et...
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La vieille règle de simplicité du style était d'écrire comme on parle, de ressembler à la conversation. Mais un homme cultivé lit trois fois et demi plus vite qu'il ne parle : de plus, la typographie de la page fait que bien des mots parlés sont inutiles à écrire. La prose de Stendhal essaie d'égaler en nudité, en promptitude, les découvertes de la pensée. Seul Pascal, sans le vouloir, indiquait ce chemin dans ses Pensées. Montrer le monde dans le mouvement d'une pensée agile, faire que l'auteur se prenne pour le héros, que le lecteur même s'identifie avec l'auteur, Stendhal y arrive par vingt ans d'exercices, qui lui permettent d'improviser ses grandes œuvres. Cette extrême présence du récit, cette pensée et ces caractères toujours à l'état naissant, parfois cette harmonie de sentiments qui égale la musique par l'évocation intérieure, font-ils un style inimitable ? Le prosateur ne se donne qu'un outil, qui est lui-même ; il puise dans son cœur sans cesse fouillé, pétri par lui et repétri. Art d'écrire, art de vivre, art de penser, se fondent en une seule création.