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Nous avons essayé de définir la charité comme un lien fort intime entre les idées, les perceptions, les paroles profondes de la foi et la réalité canonique, historique, économique quotidienne de la vie des humains, confrontée à la dynamique de l'épreuve de l'anéantissement (la kénose) ; une réalité qui s'avère parfois grise et banale. Cette approche s'oppose au moralisme, l'éthique dualiste réputée pour ses analyses systématiques ; à la casuistique où la règle prime et étouffe les finalités vivantes des individus ; cette éthique qui vise surtout le perfectionnisme personnel et met la barre trop haute au détriment de la fragilité des gens.
Elle s'oppose surtout au "Suum cuique tribuere" (A chacun, son dû) de la justice humaine. La réalité, comme la charité que doit recouvrir la loi ecclésiale, étant variée et complexe, la qualité d'une loi qui répond de la charité (1 Cor 13,1-13) est un défi pour les concepteurs de la règle du droit (législateur, juge, juriste, administrateur). Tous découvrent qu'à côté du droit écrit, il y a aussi et surtout le droit non écrit, qui s'applique mieux.
Cette thèse met l'importance de la vie quotidienne au centre du droit ecclésial. La charité, le sens du droit et la philosophie du droit, dans leur quête de la justice, ne trouvent plus que dans l'écriture juridique mais aussi dans l'exposé de motif, le fondement sinon la finalité. [acceptation de la complexité d'expression de la loi pour réussir à la faire correspondre aux différents cas permet d'affirmer la disposition du Canon 1752, que la finalité de la loi ecclésiale est le salut, le soin des âmes.