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Des rives de mon bien aimé Permesso, je viens à vous Illustres héros, noble lignée de rois, Dont la renommée conte les sublimes vertus Sans atteindre à la vérité tant elles sont élevées. Je suis la Musique, et par mes doux accents Je sais apaiser les coeurs tourmentés, Et enflammer d'amour ou de noble courroux Même les esprits les plus froids. M'accompagnant d'une cithare d'or, j'ai coutume D'enchanter l'oreille des mortels ; Et, à m'entendre, leur âme aspire Aux sons harmonieux de la lyre du ciel.
C'est le désir de vous parler d'Orphée qui m'a conduite ici, Orphée qui de son chant apprivoisait les bêtes féroces Et fit céder l'Enfer à ses prières, Orphée, gloire immortelle du Pinde et de l'Hélicon. Et tandis que je fais alterner les chants tristes aux gais, Qu'à présent nul oiseau ne bouge dans ces arbres, Que tous les flots sur ces rives se taisent, Et que la moindre brise en sa course s'arrête.